Issu de la thèse de l'auteur, l'ouvrage vise à restituer un peu d'histoire et d'analyse sociologique à une 'tribu' de l'Inde, groupes alors surtout étudiées comme des isolats linguistiques et culturels, hors de l'histoire indienne. Divisé en trois, le livre commence par resituer l'histoire coloniale de l'ancien petit royaume constituant le territoire régional, et par dépasser les catégories coloniales (tribu vs caste) en revenant aux termes vernaculaires, indiquant une relation entre citoyens-paysans (Poraja) et roi (raja), relation mise en scène lors de la fête de Dasara. La seconde partie fait l'ethnographie de l'organisation politico-rituelle d'un village jodia Poraja, en s'intéressant notamment à la symbolique spatiale et corporelle. La dernière partie se concentre sur l'ethnographie des fêtes de l'ancienne capitale du royaume, rassemblant des thèmes découverts au niveau villageois. Ces pistes permettent de proposer à la fois des hypothèses sur les interactions médiévales régionales (notamment l'influence yogi et shakta) et de distinguer par comparaison des éléments de cosmogonies ni brahmaniques ni yogiques mais proprement dravidiens et munda.