Selon le DSM-5, le trouble de la personnalité borderline (TPB) est caractérisé par des relations interpersonnelles instables et intenses. Ce fonctionnement relationnel perturbé joue un rôle important dans la prise en charge, le pronostic et l’évolution de ce trouble. Il a notamment été démontré que les patients souffrant de TPB présentaient une altération de la relation avec leur thérapeute et un taux élevé d’abandon thérapeutique. On retrouve donc chez les patients atteints de TPB, une difficulté à établir une relation thérapeutique de qualité et l’existence de modèles de relation récurrents (patterns interpersonnels) dysfonctionnels. Ces patterns interpersonnels et leur rigidité peuvent être évalués à l’aide d’un outil analytique, la méthode du Core Conflictual Relationship Theme (CCRT). Dans des études indépendantes, il a été démontré qu’une diminution de la rigidité des patterns interpersonnels induisant une amélioration de la symptomatologie et qu’une alliance thérapeutique de qualité induisait également une amélioration de la symptomatologie chez les patients atteints de TPB. On est alors en mesure de se questionner quant à un lien entre la rigidité des patterns interpersonnels et la qualité de l’alliance thérapeutique dans une population de patients souffrant de TPB. Pour ce faire, nous avions un échantillon de 39 patients atteints de TPB, pour lesquels nous avons calculé la rigidité des patterns interpersonnels à l’aide de la méthode CCRT et le niveau d’alliance thérapeutique. Une analyse de données a alors été effectuée afin de déterminer l’existence d’un lien entre la rigidité des patterns interpersonnels et l’alliance thérapeutique chez les patients atteints de TPB. Nos analyses n’ont mis en évidence aucune corrélation statistiquement significative entre ces deux variables. Pour finir, nous discuterons de l’implication clinique de ces résultats, des limites de notre étude et de la manière de les dépasser ainsi que des pistes à explorer à l’avenir.