La coalition du tarse est une fusion de minimum deux os du tarse suite à un défaut de différentiation et segmentation du mésenchyme primitif durant l’embryogenèse. La coalition peut se présenter sous la forme fibreuse, cartilagineuse ou osseuse. Certains auteurs décrivent une incidence des coalitions du tarse autour de 1%. D’autres auteurs pensent que l’incidence est sous-estimée dû aux grands nombres de cas de coalitions asymptomatiques dans environ 75% des cas. Les coalitions calcanéonaviculaires (CN) sont les coalitions les plus fréquentes (53%) suivies par les coalitions talocalcanéales (37%). La coalition CN est décrite comme une extension du processus antérieur du calcanéum fusionnant latéralement avec la marge dorsolatérale du naviculaire. La distance normale entre l’os calcanéen et l’os naviculaire se mesure entre cinq et dix millimètres sur l’imagerie par résonnance magnétique (IRM). Dans la littérature, il est également décrit une autre forme incomplète de coalition appelée “to long anterior process" (TLAP). Le TLAP est une coalition incomplète définie par une extension anormale de la partie antérieure du calcanéum sans fusion avec l’os naviculaire. Les signes cliniques d’une coalition CN sont une rigidité du tarse, une diminution de la mobilité de l’arrière-pied et parfois un pied plat irréductible. Les symptômes sont les douleurs du tarse et des entorses à répétition. Le diagnostic de cette anomalie est le plus souvent fait entre 8 et 12 ans lorsque la coalition s’ossifie. Les traitements conservateurs sont en première ligne mais dans la plupart des cas, les patients avec des coalitions CN ont besoin d’un traitement chirurgical. Pour diagnostiquer et documenter la coalition, l’anamnèse, l’examen clinique et l’imagerie, en particulier les rayons-X (RX), l’IRM et la tomodensitométrie (Computer Tomography, CT scan) sont nécessaires. La spécificité du CT et de l’IRM est de 100%. Cependant, la sensibilité du CT est de 94% et celle de l’IRM de 88%. Dans certains cas, quand l’imagerie et l’anamnèse ne sont pas typiques pour une coalition CN, le patient est tout de même opéré sur la base de son examen clinique. Des études précédentes ont démontré que le résultat subjectif de l’excision de la coalition CN est satisfaisant dans seulement 70% à 80% des cas. Cela signifie que dans 20% à 30% des cas le résultat du traitement chirurgical est insatisfaisant et mène à une douleur persistante ou une reprise chirurgicale pour atténuer les symptômes. C’est un bon exemple d’une situation où le traitement chirurgical n’est peut-être pas la meilleure option de traitement et risque de déstabiliser le pied. Dans ce travail de Master nous avons essayé de déterminer quels sont les facteurs prédictifs d’une bonne ou d’une mauvaise évolution post-résection des coalitions CN. De plus, nous avons proposé un guideline de prise en charge des coalitions CN qui serait intéressant à appliquer sur une nouvelle étude prospective.