Objectif :
Le monitoring de pression intracrânienne (PIC) est de nos jours incontournable dans la prise en charge des patients inconscients ou sédatés aux soins intensifs souffrants de graves pathologies intracrâniennes, notemment de traumatismes crâniens sévères. La plupart des systèmes de monitoring actuels présentent malheureusement certaines complications importantes telles que les infections. Le but de notre étude est d'analyser ces complications ainsi que d'identifier les éventuelles facteurs de risques pouvant y être associés.
Méthode :
Il s'agit d'une étude rétrospective comprenant 288 patients avec un capteur de PIC incluant 173 drainages ventriculaires externes (DVE) et 123 catheters intraparenchymateux (IPC). Le placement des ces différents monitoring a été fait de manière standard selon des protocoles stricts. Les infections ont été diagnostiquées sur la base d'une culture de liquide céphalo- rachidien positive, d'une mise en culture du dispositif de monitoring positive, associé ou non à un état fébrile. Les hémorragies post-opératoires ont été diagnostiquées sur la base du Ct- scanner de contrôle post-procédure.
Résultats :
16 patients (9.2%) avec une DVE et 1 patient (0.8%) avec un IPC ont présenté une infection post-opératoire (p < 0.01). Cette différence est statistiquement significative. Les facteurs de risques associés aux cas d'infections sont les hémorragies sous-arachnoidiennes (10 patients, 9.4%), les hémorragies intraventriculaires (7 patients, 8,6%) et la mise en place concomitante de plusieurs catheters (6 patients, 3.5%). La durée moyenne du monitoring est de 3.9 jours avec un taux d'infection plus important entre le 5ème et llème jours post-opératoire. Une hémorragie post-opératoire a été mise en évidence chez seulement 2 patients avec une DVE et 1 patient avec un IPC . Auncun patient n'a nécessité de prise en charge chirurgicale pour évacuation de l'hématome.
Conclusion :
Selon notre étude, les infections sont les complications retrouvées les plus fréquentes. Elles sont largement associées à la mise en place d'une DVE ainsi qu'à la présence de certains facteurs de risques décrits ci-dessus. La durée de monitoring semble également jouer un rôle avec une augmentation d'infection après le 5ème jour. Une bonne indication à la mise en place d'un monitoring de pression intracrânienne ainsi que la rééavulation de sa nécessité sur la durée doit donc être faite de manière optimale par le clinicien afin de minimiser le risque d'infection. L'émergence de nouveaux dispositifs de monitoring avec imprégnation d'antibiotique ou de sels d'argent semble prometteur pour minimiser les infections mais des études supplémentaires sont nécessaire afin de prouver leur efficacité.