Les effets du Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil sur les fonctions cognitives des patients avec un trouble neurocognitif léger
Details
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State: Public
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Serval ID
serval:BIB_F5E918FA9627
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
Les effets du Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil sur les fonctions cognitives des patients avec un trouble neurocognitif léger
Director(s)
GHIKA J-A.
Codirector(s)
DEMONET J-F.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2019
Language
french
Number of pages
37
Abstract
Introduction : Le Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil (SAOS) est une affection
fréquente qui se caractérise par un collapsus transitoire des voies aériennes supérieures
lorsque la musculature pharyngée se relâche durant le sommeil. Le SAOS cause des hypoxies
nocturnes intermittentes, déstructure le sommeil et endommage le système cardio-vasculaire.
Beaucoup d’études se sont intéressées à son effet sur les fonctions cognitives, la plupart du
temps chez des patients cognitivement sains, montrant un ralentissement psychomoteur, une
diminution de la vitesse du traitement cognitif, de l’attention, de la mémoire à court terme et
déclarative et parfois des fonctions exécutives, chez les patients avec SAOS. Peu de travaux
de ce type ont été conduits sur des sujets avec des troubles cognitifs sous-jacents. Ce travail
évalue les effets du SAOS sur les fonctions cognitives de patients atteints de trouble
neurocognitif léger (MCI en anglais) et recrutés au Centre Leenaards de la Mémoire du CHUV
(CLM). Le trouble neurocognitif léger se caractérise par une diminution objective des
performances cognitives, sans perte d’autonomie.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective couvrant une période allant de janvier 2013
à juin 2019, s’intéressant à 112 patients (33 avec SAOS et 79 sans SAOS) atteints de trouble
neurocognitif léger et suivis au CLM. Les données ont été extraites soit automatiquement, soit
manuellement par 2 étudiants en médecine, à partir des dossiers médicaux des patients. Les
fonctions cognitives ont été comparées, entre les groupes avec et sans SAOS, grâce aux
données des bilans neuropsychologiques conduits au CLM. Les tests cognitifs retenus sont le
MoCA, l’empan verbal en ordre direct et inversé, le rappel libre/rappel indicé-16 items, la partie
A et B du Trail Making Test (TMT) ainsi que les tests de fluence verbale littérale et catégorielle.
Les outils statistiques utilisés sont les tests t de Student, du Khi2, de Mann-Withney-Wilcoxon,
les analyses en composantes principales et les modèles linéaires généralisés.
Résultats : Le groupe avec SAOS est en moyenne plus jeune (70.30 ± 7.55 ans vs 74.73 ±
7.43 ans), a un IMC plus élevé (26.40 ± 3.59 kg/m2 vs 24.75 ± 3.69 kg/m2) et une proportion
plus grande d’individus de sexe masculin (72.73% vs 39.24%), d’individus atteints de
dyslipidémie (69.70% vs 46.84%) et de fumeurs (57.58% vs 31.65%). Seule la durée du TMTA
diffère significativement entre les 2 groupes, étant plus courte dans le groupe avec SAOS,
indépendamment de tous facteurs confondants (43.12 ± 12.64 sec. vs 58.07 ± 16.00 sec.). Le
TMT-B est aussi plus court dans ce groupe (84.25 ± 35.78 sec. vs 143.94 ± 66.41 sec.),
probablement en raison de la proportion plus grande de sujets masculins. La fluence verbale
catégorielle et le score du MoCA sont également plus performants dans le groupe avec SAOS.
Cela est davantage dû à l’âge moyen moins élevé, à la proportion moins grande de maladie
d’Alzheimer et plus grande de sujets masculins dans le groupe SAOS, qu’au SAOS lui-même.
Conclusion : Cette étude met en évidence un temps de réalisation plus court du TMT-A chez
les patients avec un trouble neurocognitif léger recrutés au CLM et souffrant d’un SAOS. Ces
patients ont une meilleure vitesse de traitement cognitif, une meilleure rapidité psychomotrice
et de meilleures fonctions attentionnelles. De plus, une analyse mettant en rapport le score
obtenu au questionnaire de plainte cognitive (QPC) et le score du MoCA montre que le groupe
avec SAOS a une perception significativement plus amplifiée de ses troubles cognitifs. De
manière surprenante, le SAOS joue peut-être un rôle protecteur, chez les patients avec trouble
neurocognitif léger, vis-à-vis des fonctions cognitives susmentionnées, évaluées par le TMTA.
Les patients avec un SAOS pourraient être amenés à consulter à un stade plus précoce de
leur déclin cognitif, en raison d’une meilleure perception de leurs troubles. Des études
ultérieures seront nécessaires pour vérifier ces différentes hypothèses.
fréquente qui se caractérise par un collapsus transitoire des voies aériennes supérieures
lorsque la musculature pharyngée se relâche durant le sommeil. Le SAOS cause des hypoxies
nocturnes intermittentes, déstructure le sommeil et endommage le système cardio-vasculaire.
Beaucoup d’études se sont intéressées à son effet sur les fonctions cognitives, la plupart du
temps chez des patients cognitivement sains, montrant un ralentissement psychomoteur, une
diminution de la vitesse du traitement cognitif, de l’attention, de la mémoire à court terme et
déclarative et parfois des fonctions exécutives, chez les patients avec SAOS. Peu de travaux
de ce type ont été conduits sur des sujets avec des troubles cognitifs sous-jacents. Ce travail
évalue les effets du SAOS sur les fonctions cognitives de patients atteints de trouble
neurocognitif léger (MCI en anglais) et recrutés au Centre Leenaards de la Mémoire du CHUV
(CLM). Le trouble neurocognitif léger se caractérise par une diminution objective des
performances cognitives, sans perte d’autonomie.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective couvrant une période allant de janvier 2013
à juin 2019, s’intéressant à 112 patients (33 avec SAOS et 79 sans SAOS) atteints de trouble
neurocognitif léger et suivis au CLM. Les données ont été extraites soit automatiquement, soit
manuellement par 2 étudiants en médecine, à partir des dossiers médicaux des patients. Les
fonctions cognitives ont été comparées, entre les groupes avec et sans SAOS, grâce aux
données des bilans neuropsychologiques conduits au CLM. Les tests cognitifs retenus sont le
MoCA, l’empan verbal en ordre direct et inversé, le rappel libre/rappel indicé-16 items, la partie
A et B du Trail Making Test (TMT) ainsi que les tests de fluence verbale littérale et catégorielle.
Les outils statistiques utilisés sont les tests t de Student, du Khi2, de Mann-Withney-Wilcoxon,
les analyses en composantes principales et les modèles linéaires généralisés.
Résultats : Le groupe avec SAOS est en moyenne plus jeune (70.30 ± 7.55 ans vs 74.73 ±
7.43 ans), a un IMC plus élevé (26.40 ± 3.59 kg/m2 vs 24.75 ± 3.69 kg/m2) et une proportion
plus grande d’individus de sexe masculin (72.73% vs 39.24%), d’individus atteints de
dyslipidémie (69.70% vs 46.84%) et de fumeurs (57.58% vs 31.65%). Seule la durée du TMTA
diffère significativement entre les 2 groupes, étant plus courte dans le groupe avec SAOS,
indépendamment de tous facteurs confondants (43.12 ± 12.64 sec. vs 58.07 ± 16.00 sec.). Le
TMT-B est aussi plus court dans ce groupe (84.25 ± 35.78 sec. vs 143.94 ± 66.41 sec.),
probablement en raison de la proportion plus grande de sujets masculins. La fluence verbale
catégorielle et le score du MoCA sont également plus performants dans le groupe avec SAOS.
Cela est davantage dû à l’âge moyen moins élevé, à la proportion moins grande de maladie
d’Alzheimer et plus grande de sujets masculins dans le groupe SAOS, qu’au SAOS lui-même.
Conclusion : Cette étude met en évidence un temps de réalisation plus court du TMT-A chez
les patients avec un trouble neurocognitif léger recrutés au CLM et souffrant d’un SAOS. Ces
patients ont une meilleure vitesse de traitement cognitif, une meilleure rapidité psychomotrice
et de meilleures fonctions attentionnelles. De plus, une analyse mettant en rapport le score
obtenu au questionnaire de plainte cognitive (QPC) et le score du MoCA montre que le groupe
avec SAOS a une perception significativement plus amplifiée de ses troubles cognitifs. De
manière surprenante, le SAOS joue peut-être un rôle protecteur, chez les patients avec trouble
neurocognitif léger, vis-à-vis des fonctions cognitives susmentionnées, évaluées par le TMTA.
Les patients avec un SAOS pourraient être amenés à consulter à un stade plus précoce de
leur déclin cognitif, en raison d’une meilleure perception de leurs troubles. Des études
ultérieures seront nécessaires pour vérifier ces différentes hypothèses.
Keywords
syndrome d’apnées obstructives du sommeil, trouble neurocognitif léger, fonctions cognitives, TMT-A, QPC
Create date
03/09/2020 14:42
Last modification date
05/02/2021 6:26