Introduction et objectifs : Au printemps 2020, les pharmacies hospitalières ont dû faire face à une première vague de la pandémie à COVID-19. Les activités usuelles ont dues être revues afin de répondre à cette crise. L’objectif de ce travail est d’en présenter l’impact sur le fonctionnement d’un secteur d’assistance pharmaceutique et pharmacie clinique.
Méthode : Entre le 1er mars et le 15 mai 2020, le fonctionnement du secteur et les activités effectuées ont été systématiquement recueillis et décrits.
Résultats : Certaines activités ont été suspendues : visites cliniques, enseignements au personnel médico-soignant. Des activités ont été maintenues : hotline d’assistance pharmaceutique (n=319; stable par rapport à 2019), élaboration de documents sécurisant l’administration des médicaments (n=7), mise à jour des bases de données de prescriptions informatisées.
Des activités ont été nouvellement réalisées : création d’une base de données pour centraliser les données cliniques/pharmaceutiques autour de la pandémie, point de situation bihebdomadaire interne au secteur, validation des ordonnances pour les produits hors-liste (n=283) y.c. la vérification des interactions, contre-indications et posologies pour les « traitements COVID-19 », recherches d’alternatives lors de rupture d’approvisionnement pour les soins intensifs (SI) et les soins palliatifs.
Aux SI, une activité de vérification des interactions médicamenteuses a été réalisée 7j/7 durant la période d’utilisation des antiviraux lopinavir /atazanavir (n=109 interventions réalisées entre le 19 et le 31 mars). Une présence de pharmacien clinicien a été assurée quotidiennement dans le service, avec : revue de dossier bihebdomadaire, suivi des consommations en temps-réel, validation des stratégies d’épargne de médicaments, information au personnel médico-soignant et recherche d’alternatives au matériel manquant (pousse-seringues, seringues). Des déclarations de pharmacovigilance ont été réalisées pour les effets secondaires observés chez les patients COVID-19 sous traitement d’hydroxychloroquine et atazanavir (n=7).
Discussion et Conclusion : Cette pandémie a mis en évidence un besoin en soutien clinique distinct des activités réalisées habituellement. Il s’est principalement articulé autour des SI, mais également autour de la gestion et de la diffusion de l’information, de l’identification et validation des alternatives lors de ruptures d’approvisionnement. En perspective d’une prochaine vague, les éléments testés et approuvés pourront être réactivés rapidement et efficacement.