Le présent travail explore la communication entre les femmes qui ont des rapports sexuels avec des femmes (FSF) et les professionnel-le-s de santé autour de thèmes en lien avec la sexualité et l’intimité. Onze femmes ont été recrutées par le biais d’associations représentatives de personnes LGBTQI* et par le bouche-à-oreille de femmes ayant déjà participé à l’étude.
Les résultats montrent que la plupart des femmes ressentent de la méfiance face aux professionnel-le- s de santé et mettent en place des stratégies de protection avant les rendez-vous (choix d’un-e professionnel-le LGBTQI*-friendly, préparation mentale). Le stress atteint un paroxysme au moment du dévoilement de l’orientation sexuelle, au point qu’elles préfèrent parfois ne pas informer les professionnel-le-s de la santé de leur orientation sexuelle. Si elles le font, elles réfléchissent à la manière de communiquer cette information. L’utilisation d’un langage inclusif est une manière de faciliter le dévoilement. Pour parler de sexualité, les FSF souhaitent un environnement chaleureux et bienveillant. Elles apprécient que leurs professionnel-le-s abordent ces questions de manière claire et directe et qu’ils se montrent à l’écoute des patientes et de leurs besoins.
En raison d’anamnèses souvent superficielles et/ou de réponses inexactes, les femmes interrogées jugent les connaissances des professionnel-le-s sur la santé sexuelle des femmes LGBTQI* insuffisantes.
Le présent travail questionne finalement l’impact du genre sur la situation des FSF. En effet, la sexualité entre femmes est un impensé social. Certaines participantes et auteurs féministes pensent que l’hétérosexualité est un élément façonnant de la domination masculine, et l’invisibilisation des lesbiennes est une conséquence de celle-ci. Les participantes comprennent les difficultés rencontrées dans une perceptive sociale plus large, notamment en corrélation avec leur identité de genre.