Contexte :
Au vu de la baisse significative de la qualité de vie vécue par les patients et la difficulté
de prise en charge, la détresse existentielle est un enjeu particulier dans le domaine des soins
palliatifs. L'utilisation de la psychothérapie assistée par des psychédéliques (PAP) s'inscrit
donc dans ce contexte. Les psychédéliques peuvent être utiles dans le cadre de la détresse
existentielle car l’état de suggestibilité accru dans lequel se trouvent les patients lors de la
prise des psychédéliques peut être utilisé en psychothérapie pour améliorer leur état
psychique.
Les professionnels de la santé sont à l'avant-garde de la pratique clinique et seraient
indispensables à la mise en œuvre de ces thérapies. Il est donc important d’examiner leurs
perspectives sur ce sujet.
Objectifs :
- Explorer les différentes perspectives que peuvent avoir les professionnels de la santé
en fonction de leur expérience dans le service des soins palliatifs
- Identifier les obstacles y compris les préjugés que nous pourrions rencontrer lors
d’une éventuelle mise en œuvre de ces thérapies
- Etudier les facilitateurs potentiels pour l’instauration bénéfique de la PAP dans les
services de soins palliatifs
Méthode :
Il s’agit d’une étude qualitative de type descriptive. Elle a été conduite au moyen
d’entretiens semi-structurés auprès de dix professionnels de la santé en soins palliatifs dans
le canton de Vaud. Les entretiens étaient ensuite enregistrés et retranscrits mot pour mot.
Les critères d'inclusion étaient les suivants : professionnels de la santé travaillant dans
le milieu des soins palliatifs depuis plus de six mois, exerçant une activité dans le canton de
Vaud et parlant la langue française. Les critères d'exclusion étaient : les travailleurs de la santé
avec moins de six mois d’expérience dans le département de soins palliatifs. Une analyse
thématique selon Braun et Clarke a ensuite été réalisée.
Résultats :
Globalement, les soignants étaient ouverts à l’utilisation de la PAP mais estimaient
que des recherches supplémentaires étaient nécessaires pour éclairer sa mise en pratique
dans un contexte suisse. Les participants ont également émis quelques pistes pour une
intégration bénéfique de ces thérapies dans le cadre clinique telle qu’une formation des
professionnels de la santé ainsi que la rédaction d’un protocole.
Conclusions :
Si les étapes nécessaires à une mise en place bénéfique de la PAP sont en place, les
participants de l’étude semblent être en faveur de l’utilisation de la PAP dans le cadre de la
détresse existentielle en soins palliatif.