Le cadavre le plus représenté dans l’art occidental est celui de Jésus. Le Christ mort est en effet un thème iconographique qui a été maintes fois interprété en peinture, en sculpture et plus récemment en photographie. Les artistes contemporains s’emparent de ce thème pour en donner une vision personnelle et profane. Deux tendances sont à distinguer. La première relève de postures christomorphes de modèles ou d’artistes qui identifient leurs propres souffrances à celle du crucifié. La seconde démarche est héritière de l’art du passé, mais s’en éloigne pour destituer la figure christique en banalisant sa mort à travers des photographies de modèles endormis qui imitent des tableaux célèbres. Le présent article se propose d’analyser ces deux points de vue actuels portés sur ce qui constitue un sujet majeur de l’histoire de l’art.
Abstract
The corpse the most represented in Western art is Christ’s dead body. Indeed, the Dead Christ is an iconographic theme that has been interpreted many times in painting as much as in sculpture and most recently in photography. Contemporary artists encounter this iconography to give a personal and secular point of view. Two tendencies must be pointed out. The first one are Christ-like poses that can be understood as identifications with Christ’s suffering. The second tendency overtly reveals its legacy to old art, but subverts it to degrade the Christ figure, making Jesus’ death ordinary in pictures that show sleeping models in attitudes that are codified and related to traditional representations of the Dead Christ. This article intends to analyze these two contemporary points of view on a major subject of art history.