Le texte de René Crevel « La grande mannequin cherche et trouve sa peau », publié dans la revue Minotaure en 1934, a été peu exploré. De prime abord énigmatique, il participe de l’engouement des surréalistes pour les objets qui, détournés de leur fonction première, acquièrent un dynamisme propre. Ce traitement spécifique d’un mannequin exposé dans une vitrine permet à Crevel de diffuser une vision non-conventionnelle du monde et de mettre en cause les frontières entre matière et pensée, sujet et objet, extérieur et intérieur.
En faisant dialoguer l’écrit de Crevel avec des productions de Dalí et Duchamp, et en croisant les approches des grands magasins de Zola et de Crevel, cet article vise à faire ressortir l’originalité de la « Grande Mannequin », de sa nature et de son mode de fonctionnement.