(Manuscrit en soumission, janvier 24). Cet ouvrage souhaite mettre en lumière des informations encore méconnues sur le rôle et la place des femmes dans les écrits du Nouveau Testament et le christianisme ancien. L’ouvrage d’Elisabeth Schüssler-Fiorenza, En mémoire d’elle (1986), a définitivement marqué l’histoire de la recherche sur cette thématique, qui a rempli depuis de nombreux rayons de bibliothèque ou de librairie. Dans l’antiquité, dès les origines du christianisme et au cours des premiers siècles de notre ère, des femmes ont lu, écrit, prêché, enseigné ; elles ont été apôtres, prêtres, savantes. Ces données peinent encore à prendre place dans notre mémoire collective, particulièrement en francophonie, avec de notables exceptions, comme la traduction, en 2014, de l’ouvrage d’Eldon Epp sur Junia, première femme apôtre, paru en anglais en 2005. Outre la mise en évidence de ces éléments, l’originalité du présent ouvrage sera de décrypter l’importance des chemins d’accès à ces informations. Sortir du silence souhaite explorer d’une part les données elles-mêmes de la recherche, et d’autre part, l’histoire de la recherche, pour décrypter ce qui a pu conduire à la mise en périphérie, voire à l’oubli ou à l’occultation, du rôle des femmes dans le Nouveau Testament et le christianisme ancien. Ses deux auteures, historiennes et théologiennes, sont d’âges différents mais leurs analyses convergent pour souligner la lenteur de la prise de conscience de ce leadership féminin, présent pourtant dès l’orée du christianisme. Chaque chapitre nomme son auteure, mais c’est d’une même voix qu’elles se comprennent comme femmes parmi d’autres, lettrées héritant du travail et des questionnements de leurs aînées, dans une profonde reconnaissance pour ces filiations constitutives mais souvent ignorées.