De Godwin à Krishnamurti : questions politiques et sociales chez les pédagogues libertaires
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Serval ID
serval:BIB_C4921B04ACFD
Type
Inproceedings: an article in a conference proceedings.
Collection
Publications
Institution
Title
De Godwin à Krishnamurti : questions politiques et sociales chez les pédagogues libertaires
Title of the conference
La pédagogie à l'épreuve de la question sociale, XVIIIe-XXIe siècle : actes du colloque international francophone, 27 & 28 octobre 2016, Château d'Yverdon-les-Bains
Publisher
LEP Loisirs et Pédagogie
Organization
Centre de documentation et de recherche Pestalozzi
Address
Château d'Yverdon-les-Bains
ISBN
978-2-606-01684-5
Publication state
Published
Issued date
01/10/2017
Pages
79-95
Language
french
Abstract
La question sociale, formulée de manière centrale par les pédagogues libertaires du XIXe siècle et de la première moitié du suivant, devient particulièrement intéressante du moment qu’elle déborde l’espace-temps qui lui est habituellement attribué. En effet, il n’est pas inutile de replacer ces formulations politiques dans la lente marche de l’histoire des idées, notamment pour ce qui est de la pensée pionnière de William Godwin (1756-1836), et plus encore d’explorer l’expérience libertaire dans le sillage et en réaction aux sociologies pédagogiques élaborées suite à 1789, conjuguant le plus souvent le progrès scolaire de pair avec un présence étatique forte et normative. Assez paradoxalement d’ailleurs, on notera que Charles Fourrier (1768-1830) construit son Harmonie sociale en s’inspirant de Rousseau et surtout de Pestalozzi, deux sources privilégiées par la pédagogie officielle, notant par là même une certaine porosité entre des frontières moins hermétiques que le laisse présumer la violence de certains discours.
Que faut-il enseigner, à qui, comment et surtout à quelles fins ? Pour répondre à ces questionnements, les pédagogues libertaires les plus représentatifs comme Léon Tolstoï (1828-1910), Paul Robin (1837-1912), Francisco Ferrer (1859-1909), Sébastien Faure (1858-1942) ou Alexander Neill (1883-1973) se sont essayés à (re)penser un espace d’éducation dépourvu d’appareil, dépourvu d’un État garant d’un savoir normatif et perçu comme autoritaire et aliénant. En pratiquant une « éducation intégrale » envisagée comme une réponse aux multiples dangers de la spécialisation et de la compétition, Robin pose le mètre-étalon d’une expérience scolaire et sociale inédite, qui cherche avant tout l’égalité de tous par l’accès à l’éducation « de la main et de l’esprit ».
Le présent article cherchera à mieux cerner comment fut appréhendée la question sociale chez des philosophes, des penseurs ou des praticiens de l’éducation qui ont cherché – et c’est là leur dénominateur commun – à établir un système d’éducation volontariste et intégral le plus souvent conçu en dehors des institutions officielles : en d’autres termes, un système qui reposerait sur de nouvelles données sociopolitiques visant à délier l’apprenant de ses déterminismes et l’autorisant ainsi à se constuire en tant que personne autonome.
Il s’agira, dans un premier temps, d’analyser l’articulation de la question sociale chez les précurseurs de la pensée libertaire, notamment chez Godwin, chez Max Stirner (1806-1856), chez les socialistes de 1848 et chez le Neuchâtelois James Guillaume (1844-1916), figure incontournable de la Fédération jurassienne et antiautoritaire de l’AIT et cheville ouvrière du Dictionnaire de pédagogie et d’instruction de Ferdinand Buisson, avant de se décentrer de l’Europe pour étudier brièvement les questionnements politiques et sociaux du penseur d’origine indienne Jiddu Krishnamurti (1895-1986). Il s’agira ensuite d’appréhender les développements de la question sociale dans le temps, en se focalisant sur l’idée de réactualisation et d’influence. Enfin, nous questionnerons l’héritage et les réceptions des avancées sociales théorisées et assez souvent mises en pratique par les pédagogues libertaires, dans le but d’éclairer les formulations détournées auxquelles les autorités scolaires officielles ont essayé, silencieusement, d’ajouter un semblant de présence étatique afin de les absorber.
Que faut-il enseigner, à qui, comment et surtout à quelles fins ? Pour répondre à ces questionnements, les pédagogues libertaires les plus représentatifs comme Léon Tolstoï (1828-1910), Paul Robin (1837-1912), Francisco Ferrer (1859-1909), Sébastien Faure (1858-1942) ou Alexander Neill (1883-1973) se sont essayés à (re)penser un espace d’éducation dépourvu d’appareil, dépourvu d’un État garant d’un savoir normatif et perçu comme autoritaire et aliénant. En pratiquant une « éducation intégrale » envisagée comme une réponse aux multiples dangers de la spécialisation et de la compétition, Robin pose le mètre-étalon d’une expérience scolaire et sociale inédite, qui cherche avant tout l’égalité de tous par l’accès à l’éducation « de la main et de l’esprit ».
Le présent article cherchera à mieux cerner comment fut appréhendée la question sociale chez des philosophes, des penseurs ou des praticiens de l’éducation qui ont cherché – et c’est là leur dénominateur commun – à établir un système d’éducation volontariste et intégral le plus souvent conçu en dehors des institutions officielles : en d’autres termes, un système qui reposerait sur de nouvelles données sociopolitiques visant à délier l’apprenant de ses déterminismes et l’autorisant ainsi à se constuire en tant que personne autonome.
Il s’agira, dans un premier temps, d’analyser l’articulation de la question sociale chez les précurseurs de la pensée libertaire, notamment chez Godwin, chez Max Stirner (1806-1856), chez les socialistes de 1848 et chez le Neuchâtelois James Guillaume (1844-1916), figure incontournable de la Fédération jurassienne et antiautoritaire de l’AIT et cheville ouvrière du Dictionnaire de pédagogie et d’instruction de Ferdinand Buisson, avant de se décentrer de l’Europe pour étudier brièvement les questionnements politiques et sociaux du penseur d’origine indienne Jiddu Krishnamurti (1895-1986). Il s’agira ensuite d’appréhender les développements de la question sociale dans le temps, en se focalisant sur l’idée de réactualisation et d’influence. Enfin, nous questionnerons l’héritage et les réceptions des avancées sociales théorisées et assez souvent mises en pratique par les pédagogues libertaires, dans le but d’éclairer les formulations détournées auxquelles les autorités scolaires officielles ont essayé, silencieusement, d’ajouter un semblant de présence étatique afin de les absorber.
Keywords
Education, libertaire, pédagogie, Godwin, Jiddu Krishnamurti, Robert Owen, Suisse, Max Stirner, James Guillaume
Publisher's website
Create date
21/12/2016 11:32
Last modification date
20/08/2019 15:40