L’illusion ouvrière. Ordre et conflits moraux dans la représentation politique à l’Assemblée constituante de 1848 (France)

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Serval ID
serval:BIB_BECBFD1944A4
Type
PhD thesis: a PhD thesis.
Collection
Publications
Institution
Title
L’illusion ouvrière. Ordre et conflits moraux dans la représentation politique à l’Assemblée constituante de 1848 (France)
Author(s)
Fauconnet Tatiana
Director(s)
Bouchet Thomas
Institution details
Université de Lausanne, Faculté des sciences sociales et politiques
Publication state
Accepted
Issued date
2024
Language
faroese
Abstract
La participation des catégories sociales dites ouvrières à l’Assemblée constituante de 1848 est souvent envisagée depuis l’interprétation de Karl Marx formulée dans Les Luttes de classes en France (1850) comme l’échec du mouvement ouvrier dans l’obtention d’une représentation politique effective de ses intérêts. En sous-estimant les expériences subjectives de la représentation politique, l’interprétation marxiste projette une conception normative et essentialiste de l’activité politique des prétendus représentants ouvriers. Afin de nuancer cette perspective, la présente thèse s’appuie sur la théorie de la reconnaissance élaborée par Axel Honneth (1992). Mobilisant diverses sources archivistiques, la thèse propose d’observer la prétention à la représentation dite ouvrière par le biais de ceux qui s’en réclament, en interrogeant notamment les formes de sa légitimation à l’Assemblée constituante de 1848. L’illusion ouvrière, concept introduit dans cette thèse, permet de comprendre autrement la complexité des mondes sociaux en 1848 en décrivant comment certains individus s’approprient l’identité ouvrière à des fins politiques stratégiques. Plaçant les expériences subjectives au cœur de l’analyse, la thèse invite à questionner différemment l’ombre portée de la représentation politique et donne à voir une perspective critique sur la représentation politique catégorielle et ses aspirations à l’inclusion en 1848.
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The participation of so-called working-class social categories in the 1848 Constituent Assembly is often viewed in light of Karl Marx's interpretation formulated in The Class Struggles in France (1850) as the failure of the working-class movement to achieve effective political representation for its interests. By underestimating the subjective experiences of political representation, the Marxist interpretation projects a normative and essentialist conception of the political activity of purported working-class representatives. To add nuance to this perspective, the present thesis relies on the theory of recognition developed by Axel Honneth (1992). Drawing on various archival sources, this thesis aims to examine the assertion of so-called working-class representation by those who advocate for it. This involves a notable examination of the forms of its legitimation in the 1848 Constituent Assembly. The concept of l’illusion ouvrière, introduced in this thesis, provides a different understanding of the complexity of social worlds in 1848 by describing how certain individuals appropriate the working-class identity for strategic political purposes. Placing subjective experiences at the heart of the analysis, the thesis invites us to question the shadow cast by political representation in a different way, and offers a critical perspective on categorical political representation and its aspirations for inclusion in 1848.
Create date
04/07/2024 9:20
Last modification date
17/07/2024 6:20
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