Du droit naturel moderne au libéralisme politique : le cas Benjamin Constant

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Serval ID
serval:BIB_BCFA185440CE
Type
PhD thesis: a PhD thesis.
Collection
Publications
Institution
Title
Du droit naturel moderne au libéralisme politique : le cas Benjamin Constant
Author(s)
Adzado Amevor Komi Setsoafia
Director(s)
Zurbuchen Pittlik Simone
Institution details
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Publication state
Accepted
Issued date
2020
Language
french
Abstract
En tant que théoricien politique libéral de la période postrévolutionnaire, Benjamin Constant (17671830), à l'instar de François Guizot (17871874) et d'Alexis de Tocqueville (18051859), devait se positionner par rapport à la Révolution de 1789. Ce qu'il fit à la fois en soutenant la Révolution et en en dénonçant les abus, parfois en invoquant l'histoire et parfois en invoquant certains acquis du droit naturel moderne. Cette option théorique n'est pas sans conséquence sur la réception de l'œuvre politique de Constant. En effet, lorsque vers 1978, il y a eu un intérêt pour la notion de droit naturel dans l'œuvre politique de ce dernier, les discussions ont généralement porté sur la cohérence de cette œuvre qui se base simultanément sur l'autorité de l'histoire et sur celle de la notion de droit naturel. La chose allait de soi puisque la logique de l'histoire n'est pas celle du droit naturel.
Cependant, ces réflexions ont, selon nous, le défaut de ne pas traiter de la notion de droit naturel chez Constant pour elle-même, pour en cerner les tenants et les aboutissants dans le projet fondamental de l'auteur de défendre les libertés individuelles. Ainsi, des questions aussi importantes chez Constant que celle de la distinction entre la notion de droit naturel et celle voisine de droit individuel sur laquelle il fonde son libéralisme politique, ou encore celle de l'usage théorique qu'il fait de ces notions pour penser la limitation du pouvoir de l'État n'ont pas été traitées en profondeur dans tous leurs aspects. C'est pour répondre à cette lacune que nous avons entrepris cette étude qui montre, notamment, que la protection des droits individuels doit, selon Constant, être la principale préoccupation de tout État de droit digne de ce nom : « il ne faut pas, affirme-t-il, qu'un membre d'un État libre [... ] puisse souffrir[... ] dans le moindre de ses droits». D'où il suit qu'il faille soustraire ce qui relève des droits individuels à la compétence même du législateur, ce que, selon Constant, n'avaient pas perçu JeanJacques Rousseau (17121778), Gabriel Bonnot de Mably (17091789), Jeremy Bentham (17481832) et Gaetano Filangieri (17531788).
Nous avons articulé l'étude autour des critiques que Constant adresse à ces penseurs sur la nécessité d'utiliser les droits individuels comme instrument de limitation du pouvoir pour garantir l'individu contre l'arbitraire et le despotisme. Cette critique est précédée d'une réflexion sur ce qui distingue les droits naturels des droits individuels chez Constant, et suivie d'une réflexion sur sa pensée constitutionnelle. Ainsi, le lecteur trouve dans cette étude ce qui fonde le libéralisme politique de Constant, ainsi la manière dont ce dernier exploite les acquis de la théorie moderne du droit naturel moderne et s'en distancie.
Create date
23/02/2021 9:26
Last modification date
24/02/2021 6:24
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