Dans les années 1360, période de la fin du Moyen Âge traversée par les épidémies de peste, l’activité du notaire Nicolas de Perroy, établi dans le quartier du Bourg à Lausanne, est florissante. Pour établir une transaction, la population fait appel à cet homme instruit, sorte d’écrivain public, qui manie les termes juridiques avec autant d’aisance que la plume. Couvrant les années 1360 à 1385, son registre est le plus ancien conservé pour le canton de Vaud, même s’il n’est certainement pas le premier. Dans ce numéro des Cahiers lausannois d’histoire médiévale, Lionel Dorthe, Oriane Grandjean, Martine Ostorero (Section d’histoire, Centre d’études médiévales et post-médiévales) et Kathrin Utz Tremp proposent une édition de ce registre dans sa langue originale, le latin, accompagnée de résumés en français et d’une étude qui met en lumière ses principales caractéristiques. Il en résulte une immersion dans la vie sociale et économique de Lausanne et de ses faubourgs encore agricoles ou viticoles. Les clients de Nicolas de Perroy sont artisans, cordonniers, maçons ou tailleurs; d’autres sont des marchands, des bourgeois, des nobles ou appartiennent aux institutions religieuses. Cet ouvrage est le fruit des recherches menées actuellement à l’Université de Lausanne et en Suisse romande sur le notariat, la culture de l’écrit et la société lausannoise à la fin du Moyen Âge