Introduction: l’adaptation à la vie extra-utérine implique des changements physiologiques
pour le nouveau-né (NN), notamment pour ses glycémies qu’il doit réguler alors qu’il ne
bénéficie plus d’apports de glucose maternel. En Suisse, la Société Suisse de néonatologie
(SSN) définit la valeur seuil de l’hypoglycémie néonatale à 2.5 mmol/L. La plupart sont
asymptomatiques mais certains symptômes doivent être reconnus. L’Hôpital neuchâtelois
(HNE) s’est basé sur les recommandations de la SSN afin d’élaborer en 2015 un algorithme
de prévention et prise en charge des hypoglycémies néonatales, semblable à celui proposé
par la SSN, combinant mesures répétées des glycémies et alimentation précoce préventive
(APP) par lait maternel et de formule.
Objectifs: évaluer le nombre de NN à risque de présenter une hypoglycémie ainsi que
l'application du protocole institutionnel sur la prévention/prise en charge des hypoglycémies
néonatales à la maternité de l'HNE.
Méthode et population : étude observationnelle rétrospective de tous les 758 NN sains
(NNS) nés entre le 01.06 et le 30.11.2017 à la maternité de l’HNE. 24 NN ont été exclus, de
l'analyse (23/24 malades, 1/24 données manquantes).
Résultats: 734 NNS ont été étudiés. 143/734 NN (20%) présentaient un ou des risques
hypoglycémiques, 22/143 NNS (15%) ont fait une ou des hypoglycémies, 8/143 (6%) ont
nécessité une hospitalisation et 2/143 NN (1%) un apport glucosé iv. Rapportés à la
population globale des NNS, soit 22/734 (3 %) ont fait une hypoglycémie, 8/734 (1 %) ont
nécessité une hospitalisation pour hypoglycémie et 2/734 (0.2 %) ont dû recevoir une
solution glucosée iv. Les facteurs de risque hypoglycémiques étaient : prématurité (<37 0/7,
ne nécessitant pas de prise en charge en unité de néonatologie dès la naissance, 27/143
(19%)), retard de croissance intra-utérin (RCIU, poids de naissance (PN) < 3ème percentile,
43/143 (30%)), petit poids de naissance (PN < 2500g, 47/143 (33%)), diabète maternel (tout
type, 47/143 (33%)), macrosomie (PN > 97ème percentile, 6/143 (4%)), grand poids de
naissance (PN > 4500g, 2/143 (1%)), hypothermie (température corporelle < 36.5°, 22/143
(15%)) et syndrome de détresse respiratoire (SDR, 6/143 (4%)). Le nombre médian de
facteurs de risque hypoglycémique par NNS était de 1 (extrêmes 1 à 4). 29/143 (20%) NNS
n’ont pas été pris en charge correctement selon l’algorithme de l’HNE dont 21/143 (17%)
n'ont eu aucun contrôle glycémique et 14/143 NN (10%) n'ont pas bénéficié d'une APP. La
majorité des non-respects du protocole concernait des NNS dont le seul facteur de risque
était une hypothermie néonatale (12/29, 41%) dont 6, la moitié, n'avait pas bénéficié d'une
APP.
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Conclusions: dans une étude rétrospective portant sur 734 NNS à la maternité de l'HNE en
2017, l'incidence des facteurs de risque d'hypoglycémie (143/734, 20%) correspondait
grossièrement à celle décrite dans la littérature; l'incidence des hypoglycémies sévères
nécessitant un apport glucosé iv (2/734, 0.2 %) était très faible malgré le non-respect des
mesures préventives des hypoglycémies néonatales chez 29/143 (20 %) des NNS à risque
d'hypoglycémie. Le facteur de risque d'hypoglycémie néonatale le plus fréquemment non
respecté était l'hypothermie. Son importance physiopathologique ainsi que sa signification
pour les équipes soignantes doivent être revues.