Sous mandat de l’Office fédéral de la statistique et en s’appuyant sur des théories de la criminologie environnementale (notamment la théorie du choix rationnel, la théorie de l’activité routinière et la théorie des patterns criminels), cette recherche a visé à déterminer, au niveau des communes suisses, si l’accès aux grands réseaux routiers et au réseau ferroviaire et si une proportion plus grande de maisons individuelles (par rapport aux maisons à plusieurs logements) permettaient d’expliquer leurs taux de cambriolages résidentiels, tentés et consommés, durant la période 2009-2014. Les données des statistiques policières de la criminalité recueillies par la Section criminalité et droit pénal, et les données publiques de l’administration fédérale ont été exploitées. En général, la proximité d’une sortie d’autoroute et une proportion plus grande de maisons individuelles par rapport aux logements collectifs sont associées à des taux de cambriolages résidentiels plus élevés. La concentration de maisons individuelles dans une commune est le facteur qui apporte le plus d’explication par rapport aux variables associées aux infrastructures de transport, suggérant une plus grande importance de la disponibilité de la cible attrayante (la maison individuelle) par rapport à l’accessibilité à une commune. Des analyses supplémentaires ont été effectuées, afin de déterminer si ces facteurs permettent aussi d’expliquer les taux de cambriolages différenciés selon le type de logement, selon les cas élucidés et non élucidés et selon la nationalité et le lieu de résidence des prévenus afin d’étayer les interprétations. La problématique du tourisme criminel est évoquée pour interpréter les résultats obtenus.