À leur arrivée en Occident, les migrants forcés bénéficient d’importants dépistages de maladies transmissibles et d’une prise en charge des maladies mentales. Pourtant, il semble qu’avec la transi-tion épidémiologique des pays en voie de développement et la migration, les migrants forcés présen-tent une haute et réelle prévalence de maladies chroniques non transmissibles (MCNT) : ils ont ten-dance à les développer plus tôt, à développer plus fréquemment des complications et à en mourir davantage. De plus, la plupart des migrants forcés ne bénéficient pas d’un accès aux soins équitable, ni de programmes de prévention. Ces constats nous ont amené à nous interroger sur la situation actuelle de la prise en charge des MCNT des patients issus de la migration forcée dans le canton de Vaud : nous avons comparé les résultats obtenus à partir d’une revue de littérature de type narratif, avec les résultats obtenus au travers d’un focus group avec des médecins et d’entretiens semi-structurés avec des patients migrants forcés.
Nos résultats indiquent que d’une part dans le canton de Vaud, la prise en charge des MCNT des pa-tients migrants forcés est réalisée selon des critères d’accès équitable aux soins et en tenant compte de leurs spécificités transculturelles. D’autre part, l’évaluation de la situation actuelle est rendue complexe par la diversité des patients migrants forcés et compliquée par le manque de données dans le canton de Vaud, en Suisse et en Europe. La santé des migrants forcés et la prise en charge de leurs MCNT sont encore un vaste champ de recherche en terme de recherche clinique pour l’avenir.