Living with tourism in Lucerne. How people inhabit a tourist place
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Serval ID
serval:BIB_9F987E4640F1
Type
PhD thesis: a PhD thesis.
Collection
Publications
Institution
Title
Living with tourism in Lucerne. How people inhabit a tourist place
Director(s)
Stock Mathis
Institution details
Université de Lausanne, Faculté des géosciences et de l'environnement
Publication state
Accepted
Issued date
2021
Language
english
Abstract
Lucerne has been a much sought-after tourist place for over two hundred years. Over time, the tourism industry has not only shaped the physical appearance of the cityscape, but it has also influenced self- awareness, capabilities, knowledge, and know-how of its residents, as well as the overall identity, quality, and ability of the place, which hence formed its “touristic capital” (Stock et al. 2014:13). Due to the ongoing globalisation, tourism has become increasingly diverse, with many Asian tourists visiting the city in central Switzerland. This change in visitor segments has gone along with a constant growth in visitor numbers, fostering a debate over what kind of tourism Lucerne wants, how many visitors are enough, and where the tourism industry generally intends to develop. Under the umbrella of the catch phrase overtourism, an all-encompassing, vivid, and engaged controversy about how to deal adequately with tourism has dominated the public discourse in recent years.
As a tourist place, Lucerne is thus contested: many different actors are inhabiting the city through many different practices, which are sometimes mutually enhancing, sometimes conflicting. The present PhD thesis aims to improve understanding of Lucerne’s touristic situation and therefore opts for a qualitative examination of the field of research. It wants to comprehend the origins of the problem of overtourism, where conflicts, misunderstandings but also friendly encounters are rooted, and finally what lessons can be learned from this analysis so as to deal with the current situation more satisfactorily and adapt future developments.
The present body of research approaches this endeavour in three different ways. First, it investigates the people dwelling in Lucerne (Ingold 2011; Lussault and Stock 2010; Sheller and Urry 2004). By enlarging the focus on the different actors inhabiting the city on a temporary, periodic, or even long- term basis, the thesis overcomes the outdated duality of the traditional host/guest relationship.
Second, it is argued that it is not only the number of visitors that is decisive in assessing Lucerne’s tourism situation. In contrast, the study postulates that it is rather about social, cultural, and material practices (Schatzki 2019; Reckwitz 2016; Stock 2014), that is, about how actors inhabit a place, instead of merely the amount of people who do so. Tensions over tourism arise out of different background knowledge, cultural norms, learned understandings, and personal motivations when dwelling in a place.
Third, the thesis shows how a place unfolds out of the practices of the people associated with it (Bærenholdt 2004; Sheller and Urry 2004; Stock 2019). A tourist city such as Lucerne is not a fixed and determined container filled with definite purpose and meaning, but a fluid, dynamic and ever-changing place which is constantly negotiated, shaped, and produced by those living in it.
The work presented here draws heavily on the new mobilities paradigm (Sheller and Urry 2006), which proposes that tourist places are co-produced and actively shaped by different actors and mobilities. Following this theoretical conceptualization, its consequences for the methodical approach must be drawn. Urban tourism situations cannot be observed satisfactorily in closed laboratories, but only in a vivid, open, dynamic living space such as a city is. This research therefore opts for mobile research methods (Büscher et al. 2009; Fincham et al. 2010; Urry 2007) which are succeeding information and informants on the move. A grounded theory approach brought out the insights and findings of 38 walking interviews (with more than 80 interview partners) and extensive participant observation. The empirical findings unfold in the form of an urban ethnography that sheds light on ‘living with tourism’ in Lucerne by finding new reasons for conflicts over tourism and fresh perspectives on potential future developments.
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Depuis plus de deux cents ans, Lucerne est un lieu touristique très prisé. Au fil du temps, l’industrie du tourisme n'a pas seulement façonné l'aspect physique du paysage urbain, mais elle a également influencé la conscience de soi, les compétences, les connaissances et le savoir-faire de ses habitants. Elle a également impacté l’identité globale, la qualité et la capacité du lieu, formant son « capital touristique » (Stock et al. 2014:13). En raison de la mondialisation en cours, le tourisme s’est diversifié, et de nombreux touristes asiatiques ont visité la ville de Suisse centrale. Cette évolution des segments de visiteurs s’est accompagnée d’une croissance constante du nombre de visiteurs, favorisant l’ouverture d’un débat sur le type de tourisme souhaité par Lucerne, sur le nombre de visiteurs, ainsi que sur les domaines dans lesquels l’industrie touristique entend se développer. Avec l'expression « surtourisme », une controverse globale, vive et engagée sur la manière de gérer le tourisme a dominé le discours public ces dernières années. En tant que lieu touristique, Lucerne est donc contestée : de nombreux acteurs différents habitent la ville au travers de multiples pratiques, qui se renforcent parfois mutuellement, mais qui sont aussi parfois en conflit. La présente thèse de doctorat vise à améliorer la compréhension de la situation touristique de Lucerne et opte donc pour un examen qualitatif du domaine de recherche. Elle cherche à comprendre les origines du problème du surtourisme où s'enracinent les conflits, les malentendus, mais aussi les rencontres amicales, et à déterminer les leçons qui peuvent être tirées de cette analyse afin de gérer la situation actuelle de manière plus satisfaisante et d’adapter les développements futurs.
La présente étude aborde cette tâche de trois manières différentes. Tout d’abord, elle étudie les habitants de Lucerne (Ingold 2011 ; Lussault et Stock 2010 ; Sheller et Urry 2004). En élargissant le champ d'investigation aux différents acteurs qui habitent la ville de manière temporaire, périodique ou même à long terme, la thèse va au-delà de la dualité dépassée de la relation traditionnelle hôte/visiteur. Deuxièmement, il est soutenu que ce n'est pas seulement le nombre de visiteurs qui est déterminant pour évaluer la situation touristique de Lucerne. Au contraire, l’étude postule qu’il s’agit plutôt des pratiques sociales, culturelles et matérielles (Schatzki 2019 ; Reckwitz 2016 ; Stock 2014), c’est-à-dire de la manière dont les acteurs habitent un lieu, plutôt que de la simple quantité de personnes présentes. Les tensions liées au tourisme découlent des différences de connaissances générales, de normes culturelles, des notions apprises et des motivations personnelles lors de l’habitation d’un lieu. Troisièmement, la thèse montre comment un lieu se développe à partir des pratiques des personnes qui y sont associées (Bærenholdt 2004 ; Sheller et Urry 2004 ; Stock 2019). Une ville touristique telle que Lucerne n’est pas un contenant fixe et déterminé rempli d’un but et d’une signification définis, mais un lieu fluide, dynamique et en constante évolution qui est continuellement négocié, façonné et produit par ceux qui y vivent.
Le travail présenté ici s'appuie fortement sur le nouveau paradigme des mobilités (Sheller et Urry 2006), qui propose que les lieux touristiques soient coproduits et activement façonnés par différents acteurs et mobilités. Pour donner suite à cette conceptualisation théorique, il convient d’en tirer les conséquences pour l'approche méthodique. Les situations de tourisme urbain ne peuvent pas être observées de manière satisfaisante dans des laboratoires fermés, mais seulement dans un espace de vie vivant, ouvert et dynamique comme l’est une ville. Cette recherche opte donc pour des méthodes de recherche mobiles (Büscher et al. 2009 ; Fincham et al. 2010 ; Urry 2007) plus adaptées aux informations et informateurs en mouvement. Une approche de théorie ancrée a fait ressortir les idées et les résultats de 38 entretiens à pied (avec plus de 80 partenaires d'entretien) et d’une observation participante extensive. Les résultats empiriques se présentent sous la forme d’une ethnographie urbaine qui met en lumière le fait de « vivre avec le tourisme » à Lucerne, en découvrant de nouvelles raisons aux conflits liés au tourisme ainsi que de nouvelles perspectives sur de potentiels développements futurs.
As a tourist place, Lucerne is thus contested: many different actors are inhabiting the city through many different practices, which are sometimes mutually enhancing, sometimes conflicting. The present PhD thesis aims to improve understanding of Lucerne’s touristic situation and therefore opts for a qualitative examination of the field of research. It wants to comprehend the origins of the problem of overtourism, where conflicts, misunderstandings but also friendly encounters are rooted, and finally what lessons can be learned from this analysis so as to deal with the current situation more satisfactorily and adapt future developments.
The present body of research approaches this endeavour in three different ways. First, it investigates the people dwelling in Lucerne (Ingold 2011; Lussault and Stock 2010; Sheller and Urry 2004). By enlarging the focus on the different actors inhabiting the city on a temporary, periodic, or even long- term basis, the thesis overcomes the outdated duality of the traditional host/guest relationship.
Second, it is argued that it is not only the number of visitors that is decisive in assessing Lucerne’s tourism situation. In contrast, the study postulates that it is rather about social, cultural, and material practices (Schatzki 2019; Reckwitz 2016; Stock 2014), that is, about how actors inhabit a place, instead of merely the amount of people who do so. Tensions over tourism arise out of different background knowledge, cultural norms, learned understandings, and personal motivations when dwelling in a place.
Third, the thesis shows how a place unfolds out of the practices of the people associated with it (Bærenholdt 2004; Sheller and Urry 2004; Stock 2019). A tourist city such as Lucerne is not a fixed and determined container filled with definite purpose and meaning, but a fluid, dynamic and ever-changing place which is constantly negotiated, shaped, and produced by those living in it.
The work presented here draws heavily on the new mobilities paradigm (Sheller and Urry 2006), which proposes that tourist places are co-produced and actively shaped by different actors and mobilities. Following this theoretical conceptualization, its consequences for the methodical approach must be drawn. Urban tourism situations cannot be observed satisfactorily in closed laboratories, but only in a vivid, open, dynamic living space such as a city is. This research therefore opts for mobile research methods (Büscher et al. 2009; Fincham et al. 2010; Urry 2007) which are succeeding information and informants on the move. A grounded theory approach brought out the insights and findings of 38 walking interviews (with more than 80 interview partners) and extensive participant observation. The empirical findings unfold in the form of an urban ethnography that sheds light on ‘living with tourism’ in Lucerne by finding new reasons for conflicts over tourism and fresh perspectives on potential future developments.
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Depuis plus de deux cents ans, Lucerne est un lieu touristique très prisé. Au fil du temps, l’industrie du tourisme n'a pas seulement façonné l'aspect physique du paysage urbain, mais elle a également influencé la conscience de soi, les compétences, les connaissances et le savoir-faire de ses habitants. Elle a également impacté l’identité globale, la qualité et la capacité du lieu, formant son « capital touristique » (Stock et al. 2014:13). En raison de la mondialisation en cours, le tourisme s’est diversifié, et de nombreux touristes asiatiques ont visité la ville de Suisse centrale. Cette évolution des segments de visiteurs s’est accompagnée d’une croissance constante du nombre de visiteurs, favorisant l’ouverture d’un débat sur le type de tourisme souhaité par Lucerne, sur le nombre de visiteurs, ainsi que sur les domaines dans lesquels l’industrie touristique entend se développer. Avec l'expression « surtourisme », une controverse globale, vive et engagée sur la manière de gérer le tourisme a dominé le discours public ces dernières années. En tant que lieu touristique, Lucerne est donc contestée : de nombreux acteurs différents habitent la ville au travers de multiples pratiques, qui se renforcent parfois mutuellement, mais qui sont aussi parfois en conflit. La présente thèse de doctorat vise à améliorer la compréhension de la situation touristique de Lucerne et opte donc pour un examen qualitatif du domaine de recherche. Elle cherche à comprendre les origines du problème du surtourisme où s'enracinent les conflits, les malentendus, mais aussi les rencontres amicales, et à déterminer les leçons qui peuvent être tirées de cette analyse afin de gérer la situation actuelle de manière plus satisfaisante et d’adapter les développements futurs.
La présente étude aborde cette tâche de trois manières différentes. Tout d’abord, elle étudie les habitants de Lucerne (Ingold 2011 ; Lussault et Stock 2010 ; Sheller et Urry 2004). En élargissant le champ d'investigation aux différents acteurs qui habitent la ville de manière temporaire, périodique ou même à long terme, la thèse va au-delà de la dualité dépassée de la relation traditionnelle hôte/visiteur. Deuxièmement, il est soutenu que ce n'est pas seulement le nombre de visiteurs qui est déterminant pour évaluer la situation touristique de Lucerne. Au contraire, l’étude postule qu’il s’agit plutôt des pratiques sociales, culturelles et matérielles (Schatzki 2019 ; Reckwitz 2016 ; Stock 2014), c’est-à-dire de la manière dont les acteurs habitent un lieu, plutôt que de la simple quantité de personnes présentes. Les tensions liées au tourisme découlent des différences de connaissances générales, de normes culturelles, des notions apprises et des motivations personnelles lors de l’habitation d’un lieu. Troisièmement, la thèse montre comment un lieu se développe à partir des pratiques des personnes qui y sont associées (Bærenholdt 2004 ; Sheller et Urry 2004 ; Stock 2019). Une ville touristique telle que Lucerne n’est pas un contenant fixe et déterminé rempli d’un but et d’une signification définis, mais un lieu fluide, dynamique et en constante évolution qui est continuellement négocié, façonné et produit par ceux qui y vivent.
Le travail présenté ici s'appuie fortement sur le nouveau paradigme des mobilités (Sheller et Urry 2006), qui propose que les lieux touristiques soient coproduits et activement façonnés par différents acteurs et mobilités. Pour donner suite à cette conceptualisation théorique, il convient d’en tirer les conséquences pour l'approche méthodique. Les situations de tourisme urbain ne peuvent pas être observées de manière satisfaisante dans des laboratoires fermés, mais seulement dans un espace de vie vivant, ouvert et dynamique comme l’est une ville. Cette recherche opte donc pour des méthodes de recherche mobiles (Büscher et al. 2009 ; Fincham et al. 2010 ; Urry 2007) plus adaptées aux informations et informateurs en mouvement. Une approche de théorie ancrée a fait ressortir les idées et les résultats de 38 entretiens à pied (avec plus de 80 partenaires d'entretien) et d’une observation participante extensive. Les résultats empiriques se présentent sous la forme d’une ethnographie urbaine qui met en lumière le fait de « vivre avec le tourisme » à Lucerne, en découvrant de nouvelles raisons aux conflits liés au tourisme ainsi que de nouvelles perspectives sur de potentiels développements futurs.
Create date
18/01/2022 12:25
Last modification date
21/11/2022 8:11