Brûlures Gériatriques: Quelle Prise en Charge ?
Details
Under indefinite embargo.
UNIL restricted access
State: Public
Version: After imprimatur
License: Not specified
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Serval ID
serval:BIB_9C642849C4B3
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
Brûlures Gériatriques: Quelle Prise en Charge ?
Director(s)
RAFFOUL W.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2020
Language
french
Number of pages
38
Abstract
Tout un chacun possède un risque inhérent face aux brûlures. Chez les jeunes, ces accidents s’inscrivent fréquemment dans le cadre professionnel ou récréatif. Dans la population âgée, les mécanismes de brûlures incriminés sont différents. Il s’expliquent en partie par la perte de réserve physiologique et la présence de comorbidités (1). Les aînés représentent donc des potentielles victimes de part leur vulnérabilité accrue. Estimer le pronostic pour les patients seniors est une tâche à la fois importante et difficile. L’absence de scores validés et le nombre accru de retraits thérapeutiques expliquent en partie pourquoi la prise en charge des brûlures dans la population âgée représente aujourd’hui un challenge (2).
Il convient également d’aborder le contexte épidémiologique de notre étude : nous vivons dans une population vieillissante qui ne cessera de croître ces prochaines années. En effet, d’après l’Office Fédéral de la Statistique (3), en 2018 les personnes de « 65 ans et plus » représentaient le 18% de la population suisse et ce chiffre s’élèvera à 27% d’ici 2050. Ce changement démographique n’est de loin pas propre à la Suisse : l’ONU rappelle qu’en 2050, le groupe des « 60 ans et plus » triplera pour ainsi compter 2 milliards de personnes âgées dans le monde (4). Ce phénomène aura des répercussions en matière de soins. Une augmentation du nombre de seniors implique une hausse de cas de brûlures gériatriques. Tout soignant doit donc s’attendre à voir sa patientèle changer et par conséquent adapter au mieux la prise en charge actuelle à ce groupe d’âge. Il ne sera plus suffisant de transposer les stratégies valables pour les plus jeunes à un groupe de personnes dont le contexte médico-social est complexe.
De plus, les rares articles traitant du management des brûlures gériatriques mettent en avant la grande disparité des outcomes au sein des différents groupes d’âges (4). Durant ces dernières décennies, grâce à une augmentation du nombre de protocoles en médecine intensive, d’études spécifiques quant à la nutrition en réanimation ainsi que de progrès en terme de guérison de plaies, les outcomes généraux des brûlures se sont améliorés. Par rapport aux populations plus jeunes, ce progrès reste faible pour les aînés. Cela peut être démontré par le pourcentage de surface corporelle (%TBSA – Total Body Surface Area) associé à 50% de risque de décès (LD50 – Median Lethal Dose). Cet indice est inversement proportionnel à l’âge (5). Chez les enfants, la LD50 est à > 90% TBSA, dans la population adulte 70-80% et chez les aînés 30-35% TBSA (6). Dans ce dernier groupe, cet indicateur reste stable depuis déjà trois décades contrairement à celui des plus jeunes (5) (7) (8). Cela illustre le manque de progrès dans le management des brûlures gériatriques. Pourquoi ne pas améliorer la prise en charge d’une population présentant des risques de part sa situation précaire ?
Les objectifs de notre travail ont été fixés en tenant compte des faits susmentionnés. Nous nous intéressons aux personnes âgées de ≥ 65 ans, victimes de brûlures et de la façon dont elles sont soignées.
Tout d’abord, il s’agit d’établir un état des lieux sur la prise en charge des brûlures gériatriques en Suisse Romande et d’évaluer la pertinence de ce modèle en le comparant à certaines stratégies étrangères. Ensuite, nous présentons des nouvelles propositions pouvant améliorer les outcomes des brûlures chez les aînés.
Il convient également d’aborder le contexte épidémiologique de notre étude : nous vivons dans une population vieillissante qui ne cessera de croître ces prochaines années. En effet, d’après l’Office Fédéral de la Statistique (3), en 2018 les personnes de « 65 ans et plus » représentaient le 18% de la population suisse et ce chiffre s’élèvera à 27% d’ici 2050. Ce changement démographique n’est de loin pas propre à la Suisse : l’ONU rappelle qu’en 2050, le groupe des « 60 ans et plus » triplera pour ainsi compter 2 milliards de personnes âgées dans le monde (4). Ce phénomène aura des répercussions en matière de soins. Une augmentation du nombre de seniors implique une hausse de cas de brûlures gériatriques. Tout soignant doit donc s’attendre à voir sa patientèle changer et par conséquent adapter au mieux la prise en charge actuelle à ce groupe d’âge. Il ne sera plus suffisant de transposer les stratégies valables pour les plus jeunes à un groupe de personnes dont le contexte médico-social est complexe.
De plus, les rares articles traitant du management des brûlures gériatriques mettent en avant la grande disparité des outcomes au sein des différents groupes d’âges (4). Durant ces dernières décennies, grâce à une augmentation du nombre de protocoles en médecine intensive, d’études spécifiques quant à la nutrition en réanimation ainsi que de progrès en terme de guérison de plaies, les outcomes généraux des brûlures se sont améliorés. Par rapport aux populations plus jeunes, ce progrès reste faible pour les aînés. Cela peut être démontré par le pourcentage de surface corporelle (%TBSA – Total Body Surface Area) associé à 50% de risque de décès (LD50 – Median Lethal Dose). Cet indice est inversement proportionnel à l’âge (5). Chez les enfants, la LD50 est à > 90% TBSA, dans la population adulte 70-80% et chez les aînés 30-35% TBSA (6). Dans ce dernier groupe, cet indicateur reste stable depuis déjà trois décades contrairement à celui des plus jeunes (5) (7) (8). Cela illustre le manque de progrès dans le management des brûlures gériatriques. Pourquoi ne pas améliorer la prise en charge d’une population présentant des risques de part sa situation précaire ?
Les objectifs de notre travail ont été fixés en tenant compte des faits susmentionnés. Nous nous intéressons aux personnes âgées de ≥ 65 ans, victimes de brûlures et de la façon dont elles sont soignées.
Tout d’abord, il s’agit d’établir un état des lieux sur la prise en charge des brûlures gériatriques en Suisse Romande et d’évaluer la pertinence de ce modèle en le comparant à certaines stratégies étrangères. Ensuite, nous présentons des nouvelles propositions pouvant améliorer les outcomes des brûlures chez les aînés.
Create date
07/09/2021 11:24
Last modification date
07/10/2022 5:42