La crise Covid a en effet été l’occasion d’une intense production discursive, d’une ampleur à décourager les analystes de discours. À partir de cet ensemble qui continue à croître de manière continue, exponentielle, ce livre étudie la manière dont les discours politiques, scientifiques et médiatiques se sont imbriqués jusqu’à la confusion. Puis le rôle d’un discours fondateur - le « Nous sommes en guerre » de mars 2020 - est mis en lumière : il traçait en fait dès les premiers jours des camps, des lignes de partage qui se sont creusées ensuite avec l’apparition du vaccin. L’analyse montre aussi comment la crise sanitaire a également – d’abord ? - été une crise du sens, une crise des signes échangés rendant littéralement impossible toute communication. Une place particulière est faite à un type de discours particulier, le Discours de la Peur, dont les ressorts sont étudiés. Présent dans les deux camps, il a été et continue à être utilisé par le Pouvoir comme outil de gouvernementalité, mais aussi par les Opposants comme instrument fédérateur. Si la crise dite sanitaire a été une crise du sens, elle est aussi une crise, encore ouverte, du fonctionnement de nos démocraties, dont le cas français n’est qu’une illustration. L’analyse de discours offre des clés de compréhension de ce passé récent, elle peut aussi armer pour l’avenir.