Les effets de la prématurité sur la parentalité

Details

Request a copy
Serval ID
serval:BIB_999E1FC9C331
Type
PhD thesis: a PhD thesis.
Collection
Publications
Title
Les effets de la prématurité sur la parentalité
Author(s)
Borghini A.
Director(s)
Robert-Tissot C.
Codirector(s)
Ansermet F.
Institution details
Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education, Université de Genève
Publication state
Accepted
Issued date
02/2008
Language
french
Number of pages
380
Abstract
La grande prématurité représente un stress considérable pour les parents comme pour l'enfant. La construction du lien avec l'enfant, la rencontre avec celui-ci, tout le processus de transition vers la parentalité peut s'en trouver bouleversé. De nombreuses études ont déjà montré quel pouvait être les effets de la naissance prématurée sur la qualité de la parentalité et tout particulièrement sur les interactions mère-enfant au cours de la première année de vie de l'enfant. Le stress parental intense suite à cet événement peut, en outre, mener les parents à développer des signes de stress post-traumatique dans les semaines ou mois qui suivent la naissance. A notre connaissance, aucune étude n'a cherché à mettre en évidence les effets potentiellement délétères du stress post-traumatique parental sur la qualité de la parentalité ni sur le développement de l'enfant né prématuré. L'ancien prématuré présente, en effet, un risque développemental plus grand que les enfants nés à terme même lorsque aucune séquelle neurosensorielle ou neuromotrice n'a été mise en évidence et, comme certaines études l'ont montré, les troubles liés à la parentalité ne sont pas les moins bons candidats pour expliquer ces difficultés de développement qui n'apparaissent souvent qu'avec le temps.
L'objectif principal de la présente étude est d'évaluer l'impact de la sévérité du risque périnatal et du stress post-traumatique parental sur la qualité de la parentalité ainsi que sur le développement de l'enfant à 18 mois suite à une naissance prématurée. Le deuxième objectif est de mettre en évidence le rôle médiateur des variables liées à la parentalité dont on va faire l'hypothèse qu'elles vont prédire plus directement le développement de l'enfant que la sévérité du risque périnatal.
Cinq sous-études spécifiques cherchent à atteindre ces deux objectifs. Ces études portent notamment sur l'impact de la prématurité sur le développement de l'enfant de 6 et 18 mois (sous-étude 1), l'impact de la prématurité sur le stress post-traumatique parental (sous-étude 2) et l'impact de la prématurité sur la qualité de la parentalité (sous-étude 3). Deux sous- études viennent compléter ces résultats en mettant en lien ces différentes variables et en testant des modèles de prédiction. L'étude porte sur 50 familles avec un enfant prématuré né à moins de 33 semaines de gestation et 30 familles avec un enfant né à terme. Les résultats se centrent sur les dyades mère-enfant. Aucun enfant inclus dans l'étude ne présente de séquelles
Résumé
neurosensorielles ou neuromotrices à l'âge de 18 mois. Les résultats de l'étude montrent que :
1) Le développement des prématurés, évalué par nos épreuves, ne présente pas de différence par rapport à celui des enfants nés à terme.
2) Les mères de prématurés présentent plus de signes de stress post-traumatique que celles d'enfants nés à terme mais elles ne se différencient pas en fonction de la sévérité du risque périnatal de leur enfant.
3) A 6 mois comme à 18 mois, les mères du groupe contrôle présentent plus fréquemment des représentations sécures, les mères qui ont eu un prématuré à risque modéré présentent plus fréquemment des représentations Disengaged tandis que celles avec un bébé à risque élevé présentent plutôt une distorsion des représentations. En ce qui concerne la qualité des interactions, on note, à 18 mois, que 46% des dyades avec un enfant à haut risque présentent un pattern interactif caractérisé par du contrôle maternel et une obéissance exagérée de la part de l'enfant.
4) Les mères avec des signes de stress post-traumatique élevés présentent plus fréquemment des représentations insécures (tout particulièrement une distorsion des représentations) et font partie des dyades avec un pattern interactif non optimal caractérisé par du contrôle maternel et une obéissance exagérée de la part de l'enfant. Le stress post-traumatique maternel est un meilleur prédicteur des difficultés de la parentalité que la sévérité du risque périnatal.
5) Le quotient développemental de l'enfant à 18 mois est avant tout prédit par la sensibilité maternelle et la coopération de l'enfant dans l'interaction. La sévérité du risque périnatal ne prédit pas directement le quotient développemental de l'enfant. Les symptômes psychofonctionnels chez l'enfant sont, quant à eux, prédits par la présence de signes de stress post-traumatique relevés chez la mère. La sensibilité maternelle et la coopération de l'enfant dans l'interaction sont prédites par la qualité de la fonction autoréflexive de la mère.
Ces différents résultats sont discutés de manière approfondie en lien avec la littérature récente sur le sujet.
Create date
30/06/2014 21:11
Last modification date
20/08/2019 15:01
Usage data