Comment la dépression vint au singe. Harry F. Harlow et le défi de la psychopathologie expérimentale.
Details
Serval ID
serval:BIB_8C9F5422741E
Type
Article: article from journal or magazin.
Collection
Publications
Institution
Title
Comment la dépression vint au singe. Harry F. Harlow et le défi de la psychopathologie expérimentale.
Journal
Terrain. Anthropologie & Sciences Humaines
Publication state
In Press
Peer-reviewed
Oui
Volume
76
Language
french
Abstract
L’expérimentation animale est un des piliers de la recherche biomédicale. Quid de la psychiatrie ? Peut-on substituer l’animal à l’homme pour étudier la pathologie mentale ? Dans le sillage de la révolution psychopharmacologique des années 1950, les modèles animaux servaient principalement à chercher de nouveaux médicaments psychotropes et simulaient au mieux des comportements observables et leur hypothétique déterminisme neurochimique. A la fin des années 1960, le psychologue Harry Harlow a formé un autre projet, plus iconoclaste : modéliser, chez le singe, la dépression comme un trouble motivé par des chocs externes, se manifestant par une perturbation de la vie sociale des individus. Dans son laboratoire de l’Université du Wisconsin, Harlow et son équipe ont ainsi développé une variété de techniques pour induire, par confinement et par privation sociale, des comportements de type dépressif. Surpris par l’importante variabilité des réponses aux manipulations expérimentales, ils ont été contraints de réexaminer le statut des syndromes animaux. En étudiant la genèse de ce projet de psychopathologie expérimentale et les moyens mis en œuvre pour le réaliser, et en confrontant ses ambitions à la « récalcitrance » des singes, il explore les ressorts de la fragilité des modèles animaux de troubles mentaux.
Keywords
Dépression, modélisation animale, psychopathologie expérimentale, Harry F. Harlow, primates non-humain
Create date
28/05/2021 9:16
Last modification date
16/11/2021 6:38