Risque de transmission du cytomégalovirus par la transfusion sanguine I une étude prospective sur la sécurité des produits sanguins labiles en Suisse

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Serval ID
serval:BIB_8B8E1740C2F1
Type
PhD thesis: a PhD thesis.
Collection
Publications
Institution
Title
Risque de transmission du cytomégalovirus par la transfusion sanguine I une étude prospective sur la sécurité des produits sanguins labiles en Suisse
Author(s)
VORUZ Sophie
Director(s)
Niederhauser Christoph
Codirector(s)
Duchosal Michel André
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2020
Language
french
Abstract
Le cytomégalovirus (CMV) est un virus de la famille des herpesviridae, également appelé HHV-5, dont l'infection est extrêmement prévalente au sein de la population humaine. L'infection est fréquemment pauci- ou asymptomatique parmi les personnes dont le système immunitaire est intact; en revanche, elle représente un potentiel majeur de morbidité et mortalité pour les personnes dont le système immunitaire est déficient ou en développement.
La transmission du CMV a lieu par le biais de diverses sécrétions, mais également par la transfusion de produits sanguins. En Suisse, comme à l'échelle internationale, il n'existe à l'heure actuelle pas de recommandation uniforme concernant la gestion du risque de transmission du CMV par les produits sanguins labiles. Les groupes de personnes à risque d'infection à CMV sévère, comme les patients transplantés de cellules souches hématopoïétiques, sont par ailleurs particulièrement nombreuses à bénéficier de transfusions sanguines.
La technique de leucoréduction des produits sanguins labiles a permis de diminuer le nombre de cas de transmission du CMV par la transfusion, mais le risque résiduel est mal connu, et il est attribué à la portion plasmatique (libre) du virus après primo-infection du donneur ou réactivation virale. De nombreux experts préconisent, en plus de la leucoréduction, l'utilisation de produits issus de donneurs séronégatifs pour les patients à risque, sans que l'efficacité de cette combinaison de mesure ne soit prouvée.
L'objectif primaire de cette thèse est d'étudier le comportement du virus libre plasmatique à travers les techniques actuelles de production des produits sanguins labiles par le biais d'enrichissement de prélèvements issus de dons de sang en quantité connue de virus, puis par la mesure séquentielle de la virémie à chaque étape. L'objectif secondaire est d'évaluer au mieux le risque réel de transmission du virus par différentes mesures: la prévalence de la séropositivité pour le CMV dans la population de donneurs de sang en Suisse, la mesure de la virémie dans les dons effectués, et la recherche systématique de cas d'infection à CMV par la transfusion dans une population à haut risque d'infection, les patients transplantés de cellules souches hématopoïétiques.
Le travail réalisé a montré d'une part que la charge virale reste constante au cours des étapes de la production enrichie par le CMV, et d'autre part que le nombre de prélèvements issus du don de sang présentant une virémie mesurable est extrêmement faible (0.009% sur les 42'240 donations testé s). Tous ces cas présentaient des anticorps détectables. Ce travail a également déterminé une prévalence de la séropositivité des donneurs de sang similaire à la prévalence décrite dans la littérature (46%) et n'a détecté aucun cas d'infection à CMV transmise par transfusion depuis la technique de leucoréduction des produits sanguins labiles, également en l'absence de sélection de donneur séronégatifs et dans une population à haut risque.
Les résultats de cette recherche, en accord avec d'autres données, supportent le fait que le risque résiduel de transmission d'une infection à CMV par la transfusion est extrêmement faible avec les techniques actuelles, mais qu'il est non nul, en particulier devant l'évidence d'absence de réduction de la virémie libre en production. En raison du surcoût et des difficultés logistiques à maintenir des stocks de produits issus de donneurs séronégatifs, nous proposons l'abandon du sérodiagnostic et l'implémentation d'une technique rapide de détection de virémie uniquement pour les produits sanguins destinés à des patients à très haut risque (fœtus et nouveau-né). Cette mesure doit faire l'objet d'une évaluation de faisabilité et de coût-efficacité et devrait permettre l'édition de recommandations de pratique.
Create date
06/11/2020 13:30
Last modification date
07/11/2020 7:26
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