Idiopathic toe-walking chez l’enfant : quels traitements pour quelle efficacité ?

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Serval ID
serval:BIB_7F768416B780
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
Idiopathic toe-walking chez l’enfant : quels traitements pour quelle efficacité ?
Author(s)
ANDRÉ CRUZ M.
Director(s)
NEWMAN C.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2018
Language
french
Number of pages
31
Abstract
Introduction : L’idiopathic toe-walking (ITW) est une marche sur la pointe des pieds chez des
enfants sains, le plus souvent rencontrée chez les garçons, parfois présente dans les
antécédents familiaux. L’ITW peut mener à une stigmatisation de l'enfant, susciter l’inquiétude
des parents et être associée à des douleurs, à des chutes ou à des difficultés sportives. C’est
un diagnostic d’exclusion pour lequel le choix du traitement reste mal systématisé. Les
thérapies proposées sont les suivantes : physiothérapie, inserts plantaires, orthèses sur
mesure, plâtres en série, toxine botulique et chirurgie.
Objectif : Explorer les indications aux différents traitements de l’ITW en fonction de la
présentation clinique initiale. Identifier les modalités de traitement les plus efficaces.
Rechercher les associations entre les caractéristiques personnelles, la sévérité de l’ITW et le
choix de prise en charge.
Méthodologie : Étude rétrospective basée sur les dossiers médicaux de 79 enfants ayant
consultés l’unité de neuropédiatrie et neuroréhabilitation et l’unité pédiatrique de chirurgie
orthopédique du Centre hospitalier universitaire vaudois entre 2003 et 2018 pour un ITW. Les
données d’intérêt principales sont la prise en charge proposée, la marche digitigrade, la
possibilité de poser les talons au sol, la mesure des angles de dorsiflexion des chevilles et
l’amélioration subjective. Les analyses statistiques ont été calculées sur SPSS version 25.0.
Les variables d’intérêt ont été décrites sous forme descriptive par proportions et moyennes
avec déviations standards. Le Chi-carré a été appliqué pour les comparaisons de proportions
de valeurs catégorielles, le t-test pour les comparaisons de moyennes de valeurs linéaires.
Résultats : L’échantillon est composé de 79 sujets, 1 fille pour 2,16 garçons, âgés au départ
de 5,7 ans (±2,5) en moyenne. Une anamnèse familiale positive est retrouvée dans 24% des
cas et une comorbidités neurodéveloppementales dans 17,7%. Soixante patients ont été
suivis sur une durée moyenne de 3,3 ans (±2,8) : trois sans traitement, dix traités par
physiothérapie seule, 47 ont bénéficié d’autres traitements tel que des inserts, des orthèses,
d’une chirurgie, des injections de toxine botulinique et/ou de plâtres. La chirurgie rétablit une
marche plantigrade pour 2 des 7 sujets, améliore la souplesse des chevilles dans au moins
71,4% des cas, avec un gain en moyenne de 25° de flexion dorsale et amène 14,3% à poser
les talons au sol. Les injections conduisent à une marche plantigrade pour 2 sujets sur 10,
améliorent la dorsiflexion dans 54,4% pour un gain moyen de 13° et permettent à 18,2% des
sujets poser les talons au sol. Les inserts pyramidaux améliorent significativement la
démarche comparés à l’observation, aux autres inserts et aux orthèses. L’ITW s’est résolu
chez 15% des 13 enfants observés et/ou traités par physiothérapie à 2 ans de suivi et chez
29.8% des 47 autres enfants à 4 ans de suivi. Au total, 26,6% des patients suivis ont une
marche normalisée au dernier contrôle.
Discussion : L’anamnèse familiale positive semble être associée à une rétraction tendineuse
plus sévère conduisant à davantage de traitements, et le sexe masculin à une survenue et
une sévérité plus importantes de l’ITW. Il existe un spectre de sévérité de l’ITW auquel on peut
faire correspondre un panel de traitements plus ou moins «agressifs». Les formes moins
sévères sont observées ou traitées par physiothérapie ou par des inserts pyramidaux, les
formes plus sévères font l’objet de traitements plus invasifs. Les prises en charge les plus
efficaces, significativement supérieures à l’observation, sont les chirurgies, les plâtres et les
inserts pyramidaux pour l’obtention d’une marche normale, et, les injections et les chirurgies
pour l’augmentation de l’amplitude articulaire. Il est possible que le taux de succès doublé
observé en présence d’un traitement soit attribuable à une évolution naturelle sur une période
de suivi deux fois plus grande. Pour les enfants sans limitation articulaire des chevilles, nous
préconisons une surveillance annuelle ou un traitement conservateur par des inserts
pyramidaux. Les traitements tels que la chirurgie et les plâtres pourraient être envisagés en
présence de tendons raccourcis et les injections de toxines botuliniques en particulier lors
d’une impossibilité à poser les talons au sol.
Keywords
Idiopathic toe-walking, Marche, Pointes, Traitement, Pédiatrie
Create date
02/09/2019 16:43
Last modification date
08/09/2020 7:09
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