La situation sanitaire et les contraintes associées ont provoqué la mise en œuvre d’innovations conduisant nécessairement à un changement des habitudes et des pratiques évaluatives par la mobilisation d’outils numériques. Pour faire face à ce changement, à cette réorganisation inhabituelle et contrainte dans un contexte d’innovation, les différents acteurs impliqués dans les évaluations des apprentissages (enseignants, apprenants, personnel administratif) ont pu se retrouver dans un état de « méfiance ». Dès lors, comment prendre en compte les craintes de ces personnes dans la mise en œuvre des innovations liées à l’évaluation des apprentissages et leur apporter un soutien ? Aussi, quelle pourrait en être la nature pour que les innovations constituent un levier « au service » de l’évaluation des apprentissages plutôt qu’à « son détriment » ?
Notre analyse a porté sur les sessions d’évaluation du semestre de printemps 2020 et la façon dont les enseignants, les étudiants et le personnel mobilisé en soutien à l’enseignement dans un contexte universitaire ont (ré)agi. Les objets étudiés sont (1) les craintes auxquelles les personnes concernées par l’évaluation des apprentissages ont été confrontées dès le commencement de la crise sanitaire par le passage à l’enseignement à distance en urgence et (2) le soutien apporté en réponse à ces craintes.
L’analyse de données quantitatives et qualitatives portant sur les objets précités et issus de diverses sources (résultats d’enquête, documents administratifs, données statistiques, etc.) a permis de catégoriser un ensemble de craintes observées auprès des différents acteurs de l’évaluation des apprentissages à distance et la nature des dispositifs ou actions de soutien proposés. Un regard critique et contextualisé sur la nature du soutien apporté et son adéquation aux craintes exprimées sera proposé, aiguillé par la littérature du domaine. Et si, au-delà d’apaiser certaines craintes, le soutien pouvait conduire à de nouvelles inspirations ?