Santé sexuelle, qualité de vie et rapport à l’infertilité dans un groupe de survivantes à un cancer gynécologique : une étude unicentrique transversale

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State: Public
Version: After imprimatur
License: Not specified
Serval ID
serval:BIB_6D9435F80069
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
Santé sexuelle, qualité de vie et rapport à l’infertilité dans un groupe de survivantes à un cancer gynécologique : une étude unicentrique transversale
Author(s)
EMERY N.
Director(s)
MATHEVET P.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2021
Language
french
Number of pages
21
Abstract
Chaque jour en Suisse, plus de 5 femmes se voient diagnostiquer un cancer gynécologique (CG), comprenant le cancer du col et du corps de l’utérus, de l’ovaire et de la vulve.
Malgré leur incidence élevée, la mortalité de ces cancers a fortement diminué ces dernières années, notamment grâce à l’amélioration de leurs traitements et un dépistage plus précoce (1).
Si l’on peut se réjouir de ces avancées, l’augmentation de la survie pose désormais de nouveaux défis : plus de personnes en rémission signifie aussi plus de personnes vivant avec la morbidité et les effets indésirables de leurs traitements. Or, les retentissements physiques et psychologiques des CG et de leurs traitements sont fréquents et peuvent perdurer des années après la rémission ; lymphœdèmes, troubles urinaires et troubles de la fonction rectale (2) ainsi qu’anxiété, syndrome de stress post-traumatique et dépression (2,3) sont notamment décrits dans la littérature.
La santé sexuelle est également impactée par les traitements des CG (2,4,5). Ainsi la radiothérapie pelvienne peut entrainer des limitations physiques (sténoses, irritations et ulcérations vaginales), ainsi qu’une baisse de lubrification du fait de la ménopause précoce induite (6). L’hystérectomie, quant à elle, peut notamment causer un raccourcissement vaginal et de la dyspareunie (7). Enfin, l’annexectomie bilatérale provoque une ménopause induite, qui peut engendrer une baisse de lubrification, de désir et des difficultés à atteindre l’orgasme (8).
Au-delà de l’aspect physique, la fonction sexuelle est également touchée dans ses composantes psychologiques et sociales : baisse de désir, altération de la représentation corporelle, anxiété liée à la performance sexuelle, distanciation émotionnelle du/ de la partenaire sexuel·le et difficultés à maintenir les rôles sexuels participent également à la détérioration de la fonction sexuelle de ces patient·es (9).
Ainsi, les CG sont les cancers avec la plus haute prévalence de dysfonction sexuelle (10), mais la littérature manque d’études de bonne qualité et de grande envergure à ce sujet (9–11). Aujourd’hui encore, la sexualité, objet de nombreux tabous, est de manière générale peu sujette à la recherche. Dans la clinique comme dans la recherche, elle est trop souvent négligée et reléguée au rang de préoccupation secondaire (12,13). Pourtant, la fonction sexuelle fait partie intégrante de la santé et influence fortement la qualité de vie (4,14) et la santé mentale (15) des patient·es, et devrait à ce titre être l’objet d’une plus grande attention.
De plus, les études se penchant sur l’impact des CG sur la santé sexuelle le font souvent du point de vue des complications physiques exclusivement (9). Or, comme la caractérise la définition de la « santé sexuelle » par l’OMS (16), la santé sexuelle ne saurait être réduite à la seule capacité physique d’avoir une activité sexuelle. En effet, elle est également dépendante de facteurs psychologiques et sociaux (désir, fantasmes, représentations corporelles, relations interpersonnelles, etc), qui doivent également être pris en considération pour obtenir un aperçu fidèle de la fonction sexuelle. De manière plus globale, la santé sexuelle dépend aussi de la santé psychique et physique des individus, de leur qualité de vie, ainsi que de leur santé reproductive, domaines qui peuvent être fortement impactés par les CG (4,14,17,18).
Ainsi, le but de notre étude était d’évaluer la fonction sexuelle des patientes atteintes de CG grâce au Female Sexual Function Index (FSFI), en comparant son état avant et après les diagnostics et traitements de ces cancers. De plus nous avons souhaité analyser la santé reproductive et la qualité de vie des patient·es, afin d’évaluer l’impact et les relations entre ces éléments et la santé sexuelle des patientes. Nous avons utilisé pour ce faire les questionnaires FertiQoL et SF36. Cette étude avait également pour but de développer le design d’une future étude prospective de plus grande envergure. Nous avons souhaité tester les outils quantitatifs (questionnaires) dans le contexte des cancers gynécologiques et en évaluer la pertinence. Nous avons ainsi procédé à des entretiens semi-directifs avec chaque patiente afin d’en comparer les résultats avec les questionnaires utilisés.
Il s’agit d’une étude prospective portant sur 10 patientes traitées pour un CG dans un délai de moins de deux ans. Volontairement, notre étude porte sur les patient·es jeunes (entre 18 et 40 ans), car bien que les patient·es de tout âge soient concerné·es par la question, les plus jeunes voient leur sexualité plus fortement impactée, et les répercussions de ces troubles sont de plus grande importance (19,20). Ces patient·es sont de surcroît concerné·es par des problèmes de fertilité et il est donc nécessaire d’apporter une attention particulière à cette population (11).
Keywords
quality of life, sexual function, fertility, gynecological malignancy
Create date
07/09/2022 15:20
Last modification date
13/01/2023 7:47
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