L'éparpillement du pouvoir entre les communautés et les associations mapuche de la province de Neuquén, au nord de la Patagonie argentine, leur a permis de résister face à l'hégémonie étatique, puisque les Mapuche ont réussi à préserver certains espaces de relative autonomie par la multiplication des détenteurs de pouvoir. Cette situation particulière permet de s'interroger sur les interstices du pouvoir et sur la possibilité de résister à partir de positions dominées, assujetties aux hégémonies étatiques, dans lesquelles le pouvoir prend des formes diffuses, mobiles, flexibles, instables, etc. La situation actuelle juxtapose et/ou articule différents registres de légitimation sur un continuum de positions, à différents échelons de l'organisation sociale et politique, que les Mapuche construisent, se réapproprient, articulent en fonction des contextes dans lesquels elles et ils évoluent. La compréhension des situations locales appelle des mises en perspective avec les débats qui ont lieu sur l'autochtonie, aux niveaux international, national et provincial.