Introduction : Il est globalement admis dans la littérature internationale que les réfugiés mineurs non-accompagnés (MNA) présentent un fardeau global de morbidité psychiatrique supérieur à la population générale et à leurs pairs mineurs accompagnés (MA). Néanmoins, la littérature est peu claire concernant les troubles externalisés (socio-comportementaux), leur prévalence et leur expression. De plus, il existe également une ambiguïté sur la manière dont cette population particulière s’adapte à son milieu quotidien et en particulier scolaire, en dépit des comorbidités psychiatriques qui la touchent.
Méthodologie : Dans cette revue, nous avons interrogé la littérature de manière systématisée afin d’évaluer les tendances caractérisant le fonctionnement scolaire et externe global des MNA au regard de leurs problématiques de santé mentale. La recherche s’est effectuée dans quatre bases de données (APA PsycINFO Ovid, Medline Ovid ALL, Embase.com et Web Of Science Core Collection) à l’aide d’une équation de recherche regroupant les concepts d’habiletés scolaires, sociales, comportementales et adaptatives associées à la population cible de MNA. Vingt-six recherches ont été inclues selon les critères d’inclusion et d’exclusion définis.
Résultats et discussion: Globalement, cette revue montre une adaptation socio- comportementale et éducationnelle positive des MNA ainsi qu’une bonne réussite sur le marché du travail. En effet, cette population s’engage avec endurance dans plusieurs axes de sa vie, en particulier l’école, l’emploi et les relations sociales. Pour cela, elle fait preuve d’une volonté importante de réussite, intègre des schémas prosociaux et évite le recours à l’agressivité. Malgré tout, notre revue rend attentif au fait que les MNA, notamment par les pressions socio-administratives qu’ils subissent dans le pays hôte, ont une tendance très marquée à l’internalisation de leurs troubles. Il en résulte une population qui présente généralement un bon fonctionnement extérieur mais un fardeau psychiatrique “interne“ très lourd et chronique. Plus de recherche est nécessaire afin de mieux caractériser cette internalisation et l’impact des facteurs de risque psycho-sociaux post-migratoires sur la santé mentale des MNA.