Nous discutons dans cet article de la légitimité des comportements d'automédication et de recours à des méthodes de soins alternatives dans le contexte socioculturel contemporain. Partant du discours de la médecine orthodoxe qui les considère comme des comportements déviants, nous voyons comment les sciences sociales, en s'intéressant au vécu des usagers, nous amènent sur eux un éclairage tout différent. Véritable savoir profane associé à de réelles compétences, ces comportements doivent être compris dans une dynamique de souci de soi et de quête du médecin de soi-même constitutives des représentations culturelles de notre société qui les légitime donc pleinement. Enfin, nous voyons le danger d'une médecine qui poursuit la relégation de ces comportements à des déviances au sein d'une société basée sur la responsabilité individuelle et l'auto-contrôle.