L’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale (FRT) par la police à des fins de sécurité publique soulève plusieurs questions. Dans cet article, nous adoptons une approche multidisciplinaire. D’un point de vue scientifique, nous définissons les termes techniques et les différentes utilisations possibles de la FRT, nous résumons les résultats d’une enquête nationale menée auprès des corps de police suisses et nous présentons une nouvelle approche centrée sur l’humain, qui place les Super-Recognizers au centre de l’utilisation future de la FRT. D’un point de vue juridique, tout déploiement de la FRT doit respecter le droit à l’autodétermination informationnelle et ses caractéristiques spécifiques doivent être clairement définies. Nous analysons le cadre légal suisse en vigueur pour déterminer les possibilités d’utilisation de la FRT dans différents scénarios, en particulier la lutte contre le hooliganisme, la surveillance des frontières internationales et les procédures pénales. Enfin, nous formulons des recommandations en vue d’une révision législative qui permettrait une utilisation légale de la FRT, qui respecte la vie privée des personnes physiques.