Analyse critique et décoloniale de << la participation >> à la lumière de la psychologie socioculturelle
Details
Serval ID
serval:BIB_4C8A251A867D
Type
PhD thesis: a PhD thesis.
Collection
Publications
Institution
Title
Analyse critique et décoloniale de << la participation >> à la lumière de la psychologie socioculturelle
Director(s)
Green Eva
Codirector(s)
Muller Mirza Nathalie
Institution details
Université de Lausanne, Faculté des sciences sociales et politiques
Publication state
Accepted
Issued date
2024
Language
french
Abstract
La notion de participation citoyenne ou communautaire, le fait de « faire participer » des personnes et des communautés à des projets ou dispositifs qui les concernent, peut être considéré aujourd'hui comme l'un des axes importants du cheminement vers une justice sociale dans les sociétés démocratiques. Lorsqu'elle se déploie en pratique, la participation est toutefois traversée par un paradoxe entre intention d'empowerer et le fait que la pratique puisse reproduire des rapports de pouvoir, voire de domination. Ce travail a souhaité apporter de la lumière et approfondir l'analyse de ce paradoxe, depuis une approche socioculturelle en psychologie.
À partir de l'analyse d'un dispositif de formation participatif adressé à des personnes dites issues de l'immigration, puis de celle de la pratique de médiatrices interculturelles (considérées comme l'une des figures clés de la participation dans le domaine de la migration), ce travail mène une analyse critique de ce qui sous-tend la pratique de la participation dans ce domaine. La démarche d'analyse critique, basée sur une forme de théorisation ancrée, a consisté à introduire dans l'analyse, pas après pas, de nouvelles notions qui éclairaient ce qui sous-tend ce paradoxe. De ce fait, l'approche décoloniale et ses concepts ont été intégrés dans l'analyse critique du paradoxe.
Ce travail met en évidence les rapports de domination essentiellement épistémiques - eux-mêmes historiquement ancrés et sous-tendus par un rapport problématique à l'altérité - comme étant au cœur de ce paradoxe. De même, ce travail contribue à élargir l'approche socioculturelle en psychologie en l'articulant à la pensée décoloniale. Conjointement, elles permettent de penser une des manières de « faire participer » ce qui peut être considéré comme une « altérité » (par rapport à des normes implicites) en recherche, en formation et en santé, qui prendrait en compte la justice cognitive et qui se baserait sur un pluralisme ontologique de la connaissance.
--
The notion of citizen or community participation, the act of "getting people to take part" in projects or programs that concern them can be considered nowadays as one of the key elements towards achieving social justice in democratic societies. However, when put into practice, participation is often fraught with a paradox between the intention to empower and the fact that such practice may maintain existing dynamics of power and dominance. This work aims to shed light on and deepen the analysis of this paradox, from a sociocultural perspective in psychology.
Drawing from the analysis of a participatory training program aimed at populations identified as "population from immigration", followed by an analysis of the practice of intercultural mediators (considered as one of the key figures in participation in the field of migration), this work conducts a critical analysis of what underlies participation practices in the field of migration. The critical analysis approach, based on a form of grounded theory, involves step-by-step introduction of new notions into the analysis. These notions and concepts emerge during the analysis process and shed light on the underlying paradox. Consequently, the decolonial approach and its concepts have been integrated into the critical analysis of the paradox.
This work highlights domination relationships, primarily epistemic - historically anchored and underpinned by a problematic relationship with otherness - as being at the heart of this paradox. Likewise, this work contributes to broadening the socio-cultural perspective in psychology by articulating it with decolonial thought. Jointly, it considers one of the ways to "involving" what can be considered as an "otherness" (in relation to implicit norms) in research, training and health, which would take into account cognitive justice and be based on an ontological pluralism of knowledge.
À partir de l'analyse d'un dispositif de formation participatif adressé à des personnes dites issues de l'immigration, puis de celle de la pratique de médiatrices interculturelles (considérées comme l'une des figures clés de la participation dans le domaine de la migration), ce travail mène une analyse critique de ce qui sous-tend la pratique de la participation dans ce domaine. La démarche d'analyse critique, basée sur une forme de théorisation ancrée, a consisté à introduire dans l'analyse, pas après pas, de nouvelles notions qui éclairaient ce qui sous-tend ce paradoxe. De ce fait, l'approche décoloniale et ses concepts ont été intégrés dans l'analyse critique du paradoxe.
Ce travail met en évidence les rapports de domination essentiellement épistémiques - eux-mêmes historiquement ancrés et sous-tendus par un rapport problématique à l'altérité - comme étant au cœur de ce paradoxe. De même, ce travail contribue à élargir l'approche socioculturelle en psychologie en l'articulant à la pensée décoloniale. Conjointement, elles permettent de penser une des manières de « faire participer » ce qui peut être considéré comme une « altérité » (par rapport à des normes implicites) en recherche, en formation et en santé, qui prendrait en compte la justice cognitive et qui se baserait sur un pluralisme ontologique de la connaissance.
--
The notion of citizen or community participation, the act of "getting people to take part" in projects or programs that concern them can be considered nowadays as one of the key elements towards achieving social justice in democratic societies. However, when put into practice, participation is often fraught with a paradox between the intention to empower and the fact that such practice may maintain existing dynamics of power and dominance. This work aims to shed light on and deepen the analysis of this paradox, from a sociocultural perspective in psychology.
Drawing from the analysis of a participatory training program aimed at populations identified as "population from immigration", followed by an analysis of the practice of intercultural mediators (considered as one of the key figures in participation in the field of migration), this work conducts a critical analysis of what underlies participation practices in the field of migration. The critical analysis approach, based on a form of grounded theory, involves step-by-step introduction of new notions into the analysis. These notions and concepts emerge during the analysis process and shed light on the underlying paradox. Consequently, the decolonial approach and its concepts have been integrated into the critical analysis of the paradox.
This work highlights domination relationships, primarily epistemic - historically anchored and underpinned by a problematic relationship with otherness - as being at the heart of this paradox. Likewise, this work contributes to broadening the socio-cultural perspective in psychology by articulating it with decolonial thought. Jointly, it considers one of the ways to "involving" what can be considered as an "otherness" (in relation to implicit norms) in research, training and health, which would take into account cognitive justice and be based on an ontological pluralism of knowledge.
Create date
11/09/2024 15:20
Last modification date
19/09/2024 6:14