Contexte
En suisse, l’obésité a pris une place importante dans le système de santé. Cette maladie chronique présente des conséquences délétères sur la santé physique et psychique du patient. Plusieurs approches existent quant à l’aspect thérapeutique (conservateur, chirurgical). Le patient entreprenant une mesure chirurgicale devra répondre aux exigences édictées par la Société Suisse pour l’étude de l’obésité morbide et des maladies métaboliques (SMOB). La chirurgie bariatrique n’est pas sans conséquences. En effet, un échec de perte de poids peut survenir, une augmentation du risque des effets indésirables gastro-intestinaux et métaboliques (dumping syndromes, hypoglycémies récurrentes, reflux gastro-œsophagien) ainsi que des carences nutritionnelles. L’apparition des échecs de perte de poids ou des événements gastro-intestinaux et métaboliques peut être liée : au type d’intervention (RYGB versus vertical sleeve gastrectomy (VSG)) ; à des variations lors de l’intervention (cholécystectomie versus sans cholécystectomie, longueur de l’anse alimentaire et anse biliopancréatique) ; à des carences nutritionnelles préexistantes ; ou à des niveaux d’activité physique préopératoire faibles.
Objectif
1. L’incidence :
- D’échec de perte de poids
- D’effets secondaires gastro-intestinaux et métaboliques
2. Déterminer si les variations de paramètres chirurgicaux (longueur de l’anse biliopancréatique, l’anse alimentaire, cholécystectomie ou non) auront un impact non négligeable sur une perte de poids jugée inadéquate.
Méthodologie
Étude monocentrique rétrospective sur 4 ans se basant sur les dossiers médicaux- chirurgicaux de 76 patients ayant subis une chirurgie bariatrique au centre métabolique de l’hôpital intercantonal de la Broye (HiB), entre Janvier 2014 à Juillet 2018.
Résultats
Sur les 76 patients, 4 patients (5.2%) sont concernés par un échec pondéral à 12 mois post- opératoire. L'incidence des malaises postprandiaux s'élève à 27% (20/74 patients) à 3 mois post-opératoire. Cette incidence diminue progressivement jusqu’à 9 mois post-opératoire,
mais augmente à 12 mois post-opératoire avec une valeur de 20% (15/72 patients).
L’incidence des effets secondaires digestifs est de 13.5% (10/74 patients) à 3 mois
postopératoire, mais qui diminue à 5.4% (4/73 patients) jusqu’au 9ème mois postopératoire,
puis une augmentation à 6.9% (15/72 patients) à 12 mois postopératoire.
La longueur de l’anse alimentaire a une influence sur la perte pondérale ; plus la longueur
est courte (80 cm) plus la perte pondérale est significative.
Conclusion
La majorité des patients suivis observent une perte pondérale satisfaisante. Cette dernière est influencée par des paramètres chirurgicaux tels que la longueur de l'anse alimentaire. Cette chirurgie présente des complications, dont l'incidence reste importante.