La préservation du sol est un objectif central de l’aménagement du territoire
en Suisse comme ailleurs. Or, ces dernières décennies, l’urbanisation
de plus en plus desserrée consomme cette ressource de façon immodérée.
La question de la faisabilité de la préservation du sol se pose avec d’autant
plus d’urgence actuellement que les moyens d’intervention de l’aménagement
du territoire, fondés sur le zonage essentiellement, montrent plus
que jamais leurs limites pour oeuvrer dans ce sens. Face à l’insuffisance du
zonage à limiter l’étalement urbain, l’hypothèse principale de cette recherche
est que la préservation du sol passe par la mise en place de stratégies
novatrices qui intègrent milieux bâtis et non bâtis. Alors que le zonage
favorisait des logiques de différentiation et de séparation, les stratégies en
faveur d’un usage économe du sol inviteraient à faire se rencontrer les
intérêts issus à la fois des milieux urbanisés et des milieux non urbanisés.
Ce type de rencontre, c’est justement ce que développent actuellement
des associations environnementales, telles la Campaign to Protect Rural
England, Pro Natura et le WWF. Actrices traditionnelles des milieux non
bâtis, elles s’intéressent de plus en plus à l’aménagement des villes en
investissant leurs moyens dans des domaines comme la réutilisation des
friches urbaines, l’amélioration de la qualité de l’environnement naturel et
construit en ville ou encore la promotion de quartiers durables.
S’appuyant sur l’étude du cas de Pro Natura, cette étude met l’accent sur
les contextes d’émergence, aussi bien idéels que matériels, et les implications
pratiques de ces « stratégies intégratives » de la ville et de la nature.
Cette recherche a été financée par le Fonds National Suisse de la Recherche
Scientifique (division 1).