La lecture croisée des trois oeuvres issues du voyage en Égypte de Maxime Du Camp - un album photographique, un roman et un récit de voyage - permet de mettre en perspective un travail complexe sur la mémoire. Mémoire littéraire du romantisme à la fois rejetée et revendiquée, mémoire des ruines minutieusement décrites dans l'état précis de leur délabrement et mémoire photographique se superposent dans une dialectique obsessionnelle de la destruction/conservation. Descriptions et photographies de ruines, lorsqu'on les interroge ensemble, révèlent tout un mémorial subjectif de l'Orient, apparemment contraire aux revendications d'objectivité prônées par la photographie et les discours qui l'accompagnent dans les années 1850