Introduction
Une déchirure périnéale est une déchirure du périnée plus ou moins profonde qui survient pendant un
accouchement par voie basse. Les déchirures de degré III (a, b, c) et IV atteignent le sphincter anal
externe et/ou interne. Les patientes atteintes de ces degrés de déchirure sont suivies 3 mois après
l’accouchement dans un service de traumatismes obstétricaux, avec réalisation d’une échographie
endo-anale de contrôle.
Objectif
Déterminer la qualité de l’évaluation par l’échographie endo-anale des séquelles des déchirures
périnéales au sein du service de traumatismes obstétricaux du CHUV.
Méthode
Récupération de données cliniques à des fins de caractérisation du collectif des patientes ayant eu un
suivi au service de traumatismes obstétricaux du CHUV pour des déchirures de degré III et IV entre
2014 et 2019. Réévaluation sans contexte clinique d’échographies endo-anales des consultations de
suivi qui avaient été imprimées et archivées ; comparaison avec l’évaluation qui avait été effectuée à la
consultation de suivi (avec contexte clinique). Détermination de la modalité d’évaluation (avec ou sans
contexte clinique) qui est le plus corrélé à la clinique des patientes du collectif (stade clinique de
déchirure des patientes et symptomatologie endo-anale des patientes).
Résultats
Les caractéristiques du collectif de patientes (âge, parité, instrumentation, épisiotomie, poids de
naissance, délai de suivi postpartum, symptômes ano-rectaux) sont en accord avec ce que l’on retrouve
dans la littérature. L’interprétation sans contexte clinique de l’atteinte du sphincter externe sur les
échographies endo-anales n’est pas autant corrélée à la clinique des patientes que l’interprétation
effectuée avec contexte clinique. L’interprétation sans contexte clinique de l’atteinte du sphincter interne
sur les échographies endo-anales est tout autant corrélé à la clinique des patientes que l’interprétation
effectuée avec contexte clinique.
Conclusion
Il n’est pas avantageux d’interpréter des échographies endo-anales sans contexte clinique pour
l’évaluation du sphincter interne et il pourrait même être délétère d’interpréter des échographies sans
contexte clinique pour l’évaluation du sphincter externe.
Il faudrait continuer à présenter les échographiques endo-anales, en donnant le contexte clinique de la
patiente. La question se pose également sur l’utilité ou non de continuer à archiver les images
échographiques imprimées étant donné qu’une réévaluation de ces images n’est pas bénéfique.