Contexte
Les profils cognitifs et les manifestations cliniques des patients souffrant d’un trouble de l’humeur ont dévoilé une grande hétérogénéité. L’évolution des performances cognitives de ces patients au cours du temps a reflété une grande disparité. Une étude longitudinale est essentielle pour évaluer la relation entre la trajectoire de la maladie et le profil cognitif des patients souffrant d’un trouble de l’humeur et pour refléter plus précisément les changements cognitifs à travers le temps.
Méthode
Dans le cadre d’une étude longitudinale, 12 patients souffrant d’un trouble schizoaffectif de type bipolaire, 12 patients avec un trouble bipolaire de type I avec ou sans symptômes psychotiques, 17 patients avec un trouble dépressif majeur, et 33 participants contrôles ont procédé à des évaluations diagnostiques complètes basées sur un entretien diagnostique semi- structuré et à des évaluations cognitives au moyen de la batterie cognitive MATRICS et du test Victoria Stroop.
Résultats
Les patients atteints d’un trouble schizoaffectif de type bipolaire ainsi que ceux avec un trouble bipolaire de type I, mais pas ceux avec un trouble dépressif majeur, présentent une plus grande péjoration dans le temps de leur performance cognitive dans le domaine de la vitesse de traitement comparée à celle du groupe contrôle. Les performances cognitives des patients avec un trouble dépressif majeur ne diffèrent pas significativement de celles du groupe contrôle. Conclusion
Nos résultats apportent une nouvelle preuve quant à l’hétérogénéité de l’évolution des performances cognitives dans certains domaines dans les troubles de l’humeur au cours du temps. Cela soutient l’hypothèse d’un gradient dans l’évolution des performances cognitives, avec une évolution moins bonne pour les patients avec un trouble schizoaffectif avec manie et ceux avec un trouble bipolaire de type I, en comparaison avec les patients atteints d’un trouble dépressif majeur ou le groupe contrôle, qui évoluent de manière similaire dans le temps.