Pharmacologie clinique et pharmacogénétique de la méthadone

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Serval ID
serval:BIB_1326C19B432B
Type
A part of a book
Collection
Publications
Institution
Title
Pharmacologie clinique et pharmacogénétique de la méthadone
Title of the book
Suchtforschung des BAG 1999-2001. Bd 1/3, Grundlagenforschung = Recherches de l'OFSP en matière de dépendances 1999-2001. Vol. 1/3, Recherche fondamentale / Schweiz. Bundesamt für Gesundheit Hrsg. - Bern : BAG (Bundesamt für Gesundheit), 2003. - P. 52-57
Author(s)
Eap Chin-Bin, Baumann Pierre
Publication state
Published
Issued date
2003
Notes
Mention de responsabiblité : / Chin B. Eap, Pierre Baumann
SAPHIRID:62250
Abstract
Durant cette période 1999-2001, nous avons continué
nos recherches sur la pharmacocinétique et
la pharmacogénétique de la méthadone (pour les
travaux effectués durant la période 1997-1998,
voir recueil précédent de l'OFSP (1)). Ces travaux
ont permis de montrer pour la première fois que
le status génétique d'un patient en traitement de
maintenance à la méthadone (en l'occurrence le
status de bon métaboliseur, mauvais métaboliseur
ou métaboliseur ultrarapide CYP2D6) a une
influence sur les taux de méthadone. Les résultats
de ces travaux suggèrent que le status
génétique pourrait aussi avoir une influence sur le
succès ou l'échec du traitement. Ces résultats
sont importants et doivent notamment être
examinés en relation avec le problème du choix
de la dose de méthadone.
Les travaux sur les interactions métaboliques de
la méthadone avec la paroxétine ont permis de
confirmer l'implication de l'enzyme CYP2D6 dans
le métabolisme de la méthadone. Le fait démontré
que la paroxétine augmente les taux de (R)-
méthadone (la forme active) chez les bons métaboliseurs
CYP2D6, et pas chez les mauvais, permet
également de mieux comprendre les problèmes
de variabilité interindividuelle rencontrés lors
des études d'interactions métaboliques. Des travaux
sur les interactions métaboliques entre la
méthadone et d'autres médicaments, notamment
avec des extraits de millepertuis utilisés
pour le traitement de la dépression, ainsi que les
antiviraux utilisés pour le traitement du VIH, tels
que l'efavirenz et l'amprenavir, ont montré une
forte induction de la clearance de la méthadone,
probablement par induction du CYP3A4 et de la
PGP, pouvant entraîner des syndromes de sevrage
importants.
Notre étude sur les patients s'injectant la méthadone
confirme les résultats de l'étude effectuée
en Australie (2), montrant que l'injection de méthadone
est significativement associée à une
détérioration de la santé physique, émotionnelle,
psychologique et psychiatrique, à une utilisation
plus élevée de drogues illicites et à un plus grand
nombre de problèmes liés à l'emploi. Comme les
mesures des taux sanguins sont plus élevées
lorsque la méthadone est administrée par voie intraveineuse
que par voie orale, par l'évitement du
métabolisme intestinal et hépatique, nous avons
formulé l'hypothèse qu'une proportion de patients
qui s'injectent la méthadone le font parce
qu'ils recherchent inconsciemment l'effet d'une
dose plus élevée du produit. Cette hypothèse
semble se confirmer par les résultats d'une étude
pilote où, suite à l'augmentation de la dose de
méthadone administrée, la majorité des 25 patients
examinés ont, soit complètement arrêté, soit diminué la fréquence et la quantité de méthadone
injectée.
En résumé, nous sommes persuadés que les différentes
études effectuées dans le cadre de ce
programme de recherche devraient permettre
d'augmenter la qualité de la prescription de méthadone.
Create date
10/03/2008 11:37
Last modification date
20/08/2019 13:41
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