Objectifs
Ce travail a pour objectif d’établir le 75è percentile de la dose et du temps total de fluoroscopie et de radioscopie pour huit types d’interventions neuroradiologiques du Service de Radiodiagnostic et Radiologie interventionnelle du CHUV : embolisation d’un anévrisme cérébral, embolisation d’une malformation artérioveineuse, thrombectomie artérielle, dilatation vasculaire médicamenteuse focale, angiographie de bilan à but diagnostique, angiographie de contrôle, angiographie stéréotaxique et angioplastie. Dans un second temps, nous établissons un lien entre la dose et la complexité des interventions neuroradiologiques en testant les variables suivantes : somme des acquisitions radiologiques, utilisation d’un stent, indice de masse corporel et expérience du ou de la radiologue interventionnel. Finalement, nous comparons nos paramètres de doses obtenues avec les NRD suisses et internationaux.
Matériel et méthode
Les données dosimétriques de chaque intervention ayant eu lieu entre le 01.01.2018 et le 01.10.2019 ont été archivées via le logiciel DoseWatchTM puis classées en fonction des types d’interventions et des variables de complexité. Le logiciel R a permis une analyse statistique des données en utilisant le test de Student indépendant, les corrélations de Pearson et de Spearman et l’analyse de la variance univariée one way ANOVA. Les résultats sont considérés comme significatifs si p<0.05.
Résultats
Le 75è percentile du DAP des 685 interventions est de 78.3 Gy·cm2 (min: angiographie stéréotaxique 23.2 Gy·cm2 ; max : embolisation MAV 199.4 Gy·cm2) et de 37.4 min de temps total de fluoroscopie et radioscopie (respectivement : min 6.6 min ; max 111.6 min).
La dose délivrée aux patient·e·s est directement en lien avec la complexité de l’intervention. Celle- ci est influencée par la somme des acquisitions radiologiques, l’utilisation d’un stent et l’expérience du ou de la radiologue. L’IMC n’a pas une importance prépondérante dans la dose délivrée en neuroradiologie interventionnelle.
Conclusion
L’expositions aux radiations ionisantes des patient·e·s du CHUV est trois fois inférieure aux NRD suisses établis pour l’angiographie cérébrale. Les NRD suisses sont incomplets et nécessitent l’établissement de différentes catégories d’interventions neuroradiologiques en fonction de leur complexité.