Cet article se propose d’interroger les solidarités familiales à l’aune du vieillissement des congrégations religieuses féminines. Il est issu d’une enquête ethnographique sur la transformation de parties de couvents en maison de retraite médicalisée. La religion, le travail et la famille sont trois grandes institutions structurantes qui produisent des discriminations, mais les religieuses les investissent sur des modes qui interrogent les a priori. Exemple de travail collectivisé en vue d’un but commun, la transmission des multiples patrimoines est aujourd’hui sans descendance. Les professionnelles des soins en charge des résidentes considèrent l’engagement des religieuses comme le résultat de diverses soumissions. Aussi, le savoir-faire et la réappropriation du pouvoir par les religieuses dans le but d’agir pour la congrégation ne sont pas comprises comme pouvant servir de leviers aux causes des femmes.