Rôle de la psychothérapie dans le traitement spécialisé de l’obésité : perception des soignants d’un centre de chirurgie bariatrique

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State: Public
Version: After imprimatur
License: Not specified
Serval ID
serval:BIB_0C90729A722B
Type
A Master's thesis.
Publication sub-type
Master (thesis) (master)
Collection
Publications
Institution
Title
Rôle de la psychothérapie dans le traitement spécialisé de l’obésité : perception des soignants d’un centre de chirurgie bariatrique
Author(s)
SIGG M.
Director(s)
DESPLAND J.
Codirector(s)
MACCAFERRI G.
Institution details
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Publication state
Accepted
Issued date
2020
Language
french
Number of pages
30
Abstract
Introduction. L’obésité est une maladie chronique complexe, en progression dans le monde entier, et qui est à risque élevé de complications. Son traitement est difficile, de par ses dimensions physiologiques, psychologiques et sociales. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une psychothérapie classiquement recommandée dans le traitement de l’obésité, tandis que le paradoxe de l’équivalence des psychothérapies a été reconnu depuis plusieurs années. L’objectif de cette étude est de s’intéresser à la vision des professionnels spécialistes de l’obésité concernant cette maladie et son traitement, et plus particulièrement de la psychothérapie dans ce contexte.
Méthode. Cette étude se base sur des entretiens semi-structurés avec 6 soignants de professions différentes travaillant dans un centre multidisciplinaire d’obésité et de chirurgie bariatrique, suivis d’une analyse thématique des entretiens.
Résultats. Les soignants perçoivent l’obésité comme relevant de causes biologiques, sociales, comportementales et psychologiques. L’objectif de la prise en charge est formulé en termes de bien- être plus que de perte de poids. L’importance de la pluridisciplinarité et de l’attitude du soignant est mise en avant. Ils reconnaissent également des limites au traitement, qui peuvent être intrinsèques à la pathologie, ou d’ordre individuel, sociétal ou organisationnel. Le futur du traitement est évoqué et les soignants reconnaissent le manque de pistes concluantes autres que la prévention. Les soignants décrivent le rôle de la psychothérapie comme essentiel. Selon eux, la psychothérapie s’intéresse au vécu de la personne, à la relation avec soi-même, aux émotions et pensées, et dans une moindre mesure au comportement alimentaire. Ils citent également des bénéfices généraux de la psychothérapie de par le soutien et l’acceptation qu’elle procure. Les limites de la psychothérapie comprennent le fait qu’elle n’est pas adaptée pour certains patients et qu’elle ne suffit souvent pas pour perdre du poids. La distinction entre les types de psychothérapie est par ailleurs parfois floue.
Discussion. La psychothérapie ne permet pas de faire perdre du poids de manière systématique, ses bénéfices se trouvent ailleurs : dans la stabilisation du poids, et dans la qualité de vie qui est l’outcome le plus valorisé par les patients. Elle offre une écoute, une meilleure compréhension de soi et des outils pour modifier leurs croyances et promouvoir l’utilisation de leurs ressources. Les limites de la psychothérapie perçues par les soignants sont surtout son manque d’efficacité, et plus rarement ses effets indésirables. La psychothérapie est vue favorablement mais il reste une confusion quant à son contenu et sa diversité. Les facteurs communs pourraient expliquer le paradoxe de l’équivalence ; dans le contexte de l’obésité, le fait d’exprimer la souffrance et d’être écouté pourrait avoir un rôle de « self- healing », de même que de la valorisation des ressources du patient. La TCC est souvent recommandée pour l’obésité, bien que les études soient mitigées au niveau de son efficacité en termes de poids. Il est possible que d’autres facteurs permettent l’efficacité d’autres types de psychothérapie. D’autres approches notamment de relaxation sont maintenant proposées. Le choix sur base individualisée devrait probablement être privilégié. La prévention est considérée comme la stratégie préférentielle de contrôle de la pandémie d’obésité. Il convient de s’interroger sur la psychothérapie dans ce contexte au vu des causes psychologiques de l’obésité. Les médecins généralistes réfèrent peu leurs patients obèses pour une prise en charge spécialisée et il semble improbable que les patients demandent de l’aide psychologique pour l’obésité. Un travail de sensibilisation pour les options disponibles tant en préventif qu’en curatif serait bienvenu.
Keywords
obésité, psychothérapie, facteurs communs, traitement spécialisé, prévention
Create date
07/09/2021 13:49
Last modification date
18/11/2022 7:42
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