Contexte
Depuis 1998, l'équipe de neurochirurgie du CHUV effectue des enregistrements électriques dans le noyau sous-thalamique dans le cadre du traitement chirurgical de la maladie de Parkinson par stimulation cérébrale profonde. L'utilisation de ces enregistrements est sujet à une controverse parmi les différents groupes de neurochirurgie. En effet, certaines équipes ont recours jusqu'à cinq enregistrements de traversées parallèles menant aux noyaux sous-thalamiques alors que d'autres, jugeant l'imagerie suffisamment performante, pré- fèrent ne pas en utiliser. Au CHUV, la méthode de choix est l'utilisation d'un seul enregistrement, complémenté par une IRM et un CT avec cadre stéréotaxique et l’utilisation du O-Arm® en salle. L'analyse des signaux demande une haute expertise car l'interprétation peut être difficile voire faussée à cause d'artéfacts
Objectifs
Le but de ce travail est de décrire précisément la technique d'enregistrement électrophysiologique de l'activité du noyau sous-thalamique. Puis, les principales difficultés de cette technique ainsi que ses prérequis seront listés et les différents artéfacts pouvant se produire seront identifiés.
Méthodologie
Observation en salle d'opération de la chirurgie fonctionnelle de la maladie de Parkinson au CHUV. Lecture de la littérature sur le sujet en comparant les techniques utilisées au CHUV et par les principaux groupes dans le monde. Publication éventuelle. Rédaction d'un article scientifique et soumission à une revue exigeant une relecture par des paires.
Résultats escomptés
Les prérequis à l'enregistrement seront expliqués comme par exemple :
- Eteindre tout équipement électrique qui n'est pas nécessaire pendant le monitoring.
-Connecter tout l'équipement à la même terre (amplificateur, O-Arm®, etc.).
-Attendre 10 secondes pour que l'électrode ait un enregistrement stable.
-Demander un silence complet dans la salle opératoire afin de pouvoir entendre au mieux les signaux audio.
Il sera fait de même avec les principales difficultés :
-Sur interpréter le signal.
-Attendre la fin des enregistrements avant leur interprétation.
-Perdre trop de temps sur le microrecording et prolonger ainsi le temps de chirurgie, avec les risques associés. -Faire des erreurs dans l'interprétation du signal.
Plus-value escomptée
A la connaissance de l'équipe de neurochirurgie du CHUV, un tel article détaillant les pièges de l'enregistre- ment électrique pendant la stimulation cérébrale profonde n'a encore jamais été écrit. Il servira ainsi à porter un regard critique et à aider les collègues dans l'analyse correcte de ces signaux.
Conclusion
Il n’y a actuellement pas de niveau d’évidence I sur la supériorité des enregistrements par microélectrodes par rapport à une chirurgie basée uniquement sur imagerie. Chaque groupe doit donc choisir au mieux par rapport à sa formation, son expertise, et son expérience. C’est ainsi qu’on aura le meilleur traitement pour le patient.
Pour identifier le NST, les aspects les plus important sont le taux de dépolarisation neuronal, le pattern de cette dépolarisation ainsi que les mouvements passifs des membres pour identifier la partie motrice du noyau. Les principaux artéfacts auxquels il faut être vigilant sont les artéfacts dus au cadre stéréotaxique, les artéfacts de Larsen, les artéfacts de pulsation et les artéfacts d’irritation.
Le futur des enregistrements cellulaires par microélectrodes dépend désormais des avancées de la technolo- gie de l’IRM, des progrès de l’imagerie intraopératoire et des innovations de systèmes comme la stimulation à la demande ou encore du développement de nouvelles microélectrodes.