La question du « rapport » au terrain est largement abordée en sociologie, cependant on déplore moins de contributions de ce type dans la recherche en psychologie. Il existe des spécificités concernant la recherche communautaire par, pour et avec des personnes dites concernées. Ainsi, nous voulons explorer certains enjeux de rapport au terrain qui ont pu émerger dans le cadre de l’étude FOREST, une recherche communautaire qui vise à comprendre les fonctions et représentations de la sexualité et de la santé des personnes transmasculines en France. Lors de recueil de données, les récits de violences, d’histoires de vie difficiles, de situations de rejets et de discriminations transphobes étaient fréquents, et ont pu confronter à certaines difficultés les enquêteurs·rices, mais aussi les personnes travaillant sur la transcription ou l’analyse des données Si toutes les personnes de l’équipe peuvent être exposées à ces difficultés, cela peut s’actualiser d’une manière différente selon le degré de proximité ou d’expérience des personnes avec ces récits. Ainsi, cette communication souhaite aborder les difficultés, ainsi que les solutions mises en œuvre telles que les débriefings en équipe ou la supervision par une psychologue indépendante. Nous souhaitons ainsi formuler des recommandations telles que l’intégration de supervision au protocole de recherche, ou encore, une vigilance qui doit être accordée en amont de la répartition des taches afin d’évaluer leurs potentiels effets, permettant ainsi d’accompagner et d’outiller les chercheur·e·s dans la conduite de recherche en terrain sensible.