La mise en place de l’alimentation constitue l’un des enjeux majeurs de l’adaptation à la vie extra-utérine. L’allaitement maternel est le mode d’alimentation optimal des nouveau-nés : il est idéalement adapté à leur système digestif, à leur croissance et à leur développement, et confère de nombreux bénéfices à court et à long terme pour les nourrissons, les mères et la société. Les contre-indications absolues à l’allaitement sont rares. Si l’allaitement est le plus souvent possible physiologiquement, il demande des conditions- cadres favorables et un soutien approprié. Les professionnel.les de santé périnatale jouent un rôle fondamental à la fois pour accompagner l’initiation et la poursuite de l’allaitement, et prévenir les interventions délétères. Le peau à peau précoce et prolongé, le rooming-in, l’alimentation à la demande, le positionnement adéquat au sein et l’implication du partenaire sont des exemples de stratégies de soutien simples et éprouvées dans les maternités. Une attention renforcée est nécessaire en présence de facteurs de risque ou d’indices d’allaitement sous-optimal. Les suppléments au lait maternel sont rarement nécessaires pour les nouveau-nés en bonne santé, eutrophiques et à terme. Leurs indications doivent être soigneusement évaluées et limitées aux situations où les autres mesures de soutien ont échoué. La perte de poids du nouveau-né dans les premiers jours de vie requiert une interprétation prudente et intégrée. Lorsque l’allaitement est impossible, insuffisant, ou non souhaité, les préparations infantiles pour nourrissons sont des alternatives appropriées. Dans certaines situations, selon leurs disponibilités, le colostrum exprimé par la mère avant la naissance ou le lait de donneuses issu de banques de lait peuvent être considérés comme des suppléments transitoires. Des compléments en vitamines K et D sont recommandés pour couvrir les besoins du nourrisson. L’état nutritionnel et le régime alimentaire de la mère méritent également d’être pris en considération durant l’allaitement.