Les couleurs de la littérature : romans avec figures de peintre à la fin du XIXe siècle

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Article: article d'un périodique ou d'un magazine.
Collection
Publications
Institution
Titre
Les couleurs de la littérature : romans avec figures de peintre à la fin du XIXe siècle
Périodique
Etudes de lettres
Auteur⸱e⸱s
Kaempfer J, Chaperon D
Statut éditorial
Publié
Date de publication
09/1991
Volume
3
Numéro
228
Pages
3-40
Langue
français
Notes
Old month value: juillet-septembre
Résumé
Avec Le Chef-d'oeuvre inconnu, Balzac inaugure un genre - le roman de peintre - appelé à une riche postérité au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. La peinture, pour les Goncourt, propose le modèle d'un rapport heureux et sensuel au monde, que la littérature gagnerait à imiter. Pour Léon Bloy, la peinture à l'inverse figure une tentation matérialiste exécrable, dont la littérature ne saurait trop se garder. Zola, plus synthétique, affirme la solidarité de l'une et de l'autre: le grand tableau symboliste qui clôt L'Oeuvre égare la vérité du monde mais la transfigure; tel est aussi le destin de la littérature (même naturaliste...). Pour métaphoriser les rapports que textes et tableaux entretiennent avec la réalité les écrivains de la fin du XIXe siècle recourent avec prédilection à des figures féminines. Que vaut à la femme soudain cet excès d'honneur, ou cette indignité? C'est que, si semblable à un paysage, elle est dominée par la couleur: sang et lumière la parcourent, la modifient, la transportent. Face à ce chromatisme naturel et mortel le peintre a le choix entre l'abandon et la résistance. Les lignes du dessin, à l'instar de celles de l'écriture, protègent de la phénoménologie dévorante du monde visible que la femme emblématise. Ecrivains et peintres rivalisent donc d'inventions afin de figurer la femme - de la définir à son corps défendant (voyez les scènes de pose). Rivalité biaisée puisqu'après tout, ce sont ici toujours les premiers qui ont la parole: de Balzac à Huysmans, de Baudelaire à Barbey d'Aurevilly, tous se délectent des embarras de la peinture et des affres des peintres - et suivent obstinément la trajectoire d'un nuage rouge... sur les lignes sinueuses d'un corps de femme.
Création de la notice
19/11/2007 11:47
Dernière modification de la notice
02/02/2021 8:10
Données d'usage