« La voix des ouvriers : Les Mystères de Paris, espace de dialogue entre Eugène Sue et ses lecteurs ? »

Détails

ID Serval
serval:BIB_C5C77A57C873
Type
Partie de livre
Collection
Publications
Institution
Titre
« La voix des ouvriers : Les Mystères de Paris, espace de dialogue entre Eugène Sue et ses lecteurs ? »
Titre du livre
Les voix du lecteur dans la presse française du 19e siècle
Auteur⸱e⸱s
Goudmand Anaïs
Editeur
PULIM
Lieu d'édition
Limoges
Statut éditorial
Publié
Date de publication
26/01/2018
Editeur⸱rice scientifique
Absalymova Elina, Stiénon Valérie
Série
Médiatextes
Pages
59-72
Langue
français
Résumé
À l'occasion de la publication des Mystères de Paris (1842-1843), les conditions de vie des ouvriers sont l'objet de toutes les polémiques des lecteurs dans le Journal des débats. Le roman d'Eugène Sue offre en effet une représentation des classes populaires inédite dans la littérature, qui concorde avec les préoccupations philanthropiques de lecteurs inquiets des conséquences d'une paupérisation des populations les moins favorisées. En outre, le public s'élargit à des catégories sociales qui n'avaient jusqu'alors pas accès à la lecture. Mais l'impact véritable du roman sur les catégories populaires s'avère difficile à mesurer : rares sont les traces de témoignages directs de ce lectorat encore restreint, qui n'a pas accès aux outils discursifs pour se représenter (les quelques ouvriers qui correspondent avec l'auteur appartiennent à une élite éduquée). Sue tente cependant de donner un espace d'expression publique à ces lecteurs, notamment en citant, à la suite du dernier feuilleton des Mystères, la première page de La Ruche ouvrière, journal fondé par des ouvriers, ainsi que l'a souligné Judith-Lyon Caen.
Eugène Sue adopte une posture de « porte-voix » du peuple, mais la parole ouvrière dont il est question est une parole médiatisée, reconstruite, sélectionnée. On peut souligner la forte imprégnation du roman dans les milieux ouvriers socialistes : les rédacteurs de La Ruche ouvrière sont avant tout des lecteurs enthousiastes des Mystères de Paris qui se placent sous le patronage de Sue, dont ils reprennent les propositions politiques et sociales. Celui-ci rapporte ses rencontres avec des ouvriers dans les notes de bas de page qui essaiment le roman à partir de la sixième partie : la voix ouvrière se trouve ainsi mise en feuilletons, ce qui a donné lieu à une représentation des Mystères de Paris comme production collective, issue d'un dialogue entre l'auteur et ses lecteurs - mythe largement remis en cause par Christopher Prendergast. Cette communication aura pour enjeu de faire le point sur cette question en analysant la mise en scène de la parole ouvrière dans Le Journal des débats.
Mots-clé
Roman-feuilleton, journal, courrier des lecteurs, voix ouvrière, Eugène Sue, Mystères de Paris
Création de la notice
18/02/2019 16:10
Dernière modification de la notice
03/07/2020 6:21
Données d'usage