La première partie de cette communication donne une première idée générale de la complexité et du caractère englobant des mécanismes de l'AGCS-GATS. Puis nous montrons dans une deuxième partie comment ce traité commercial ignore superbement la question de la langue dans les services, laissant complètement ouverte la question de savoir s'il s'agit potentiellement d'une entrave au commerce international. Ceci conduit à définir les paradigmes qui lient langue et commerce, sur un mode positif, négatif, ou neutre, puis à examiner la liaison entre langue et prestation de services, et à rechercher les critères qui font qu'un service est plus ou moins intense en langue (troisième partie). L'analyse du texte de l'AGCS permet ensuite de voir comment langue et mesures linguistiques peuvent être considérées comme des entraves au commerce international de services au regard de l'AGCS-GATS. La dernière partie présente les résultats très contrastés, mais importants, de l'AGCS-GATS en termes de langue et globalisation des services après quinze ans d'existence. Nous expliquons pourquoi l'illustration du rôle essentiel de la langue dans le processus et donc la qualité des prestations de services doit se faire sur un mode positif qui encourage à la prendre en compte plutôt que sur un mode défensif qui provoque une impression de passéisme et de protectionnisme larvé. Des remarques conclusives montrent qu'il faut rester vigilant face à un accord complexe, confus, englobant, et manipulateur, qui rebondit sur ses défauts pour mieux promouvoir la marchandisation généralisée des services.