Ce texte adopte le point de vue de la philosophie politique et de l’herméneutique culturelle de l’éducation pour s’emparer du thème de l’éducation dans l’œuvre romanesque de Michel Houellebecq. Que ces ouvrages nous permettent-ils de penser et de comprendre de la tension constitutive entre individualisme démocratique, modernité et éducation ? Quelles sont les ressources et les limites en termes d’intelligibilité du contemporain d’une telle lecture ? Quelques éléments de méthode inhérents à la confrontation que nous proposons à ces questions sont d’abord précisés, et une distinction à opérer entre ce qui relève chez le romancier de la volonté de rendre compte de l’époque et de son point de vue propre est ensuite proposée (1). Suivent une synthèse de son traitement des relations se nouant dans différents lieux éducatifs et une explicitation de leur caractère de déclinaison éducative de la posture antimoderne de Houellebecq (2), laquelle est enfin succinctement discutée dans ses implications (3).