Le nombre de patients âgés est en constante augmentation et les réadmissions précoces à l'hôpital dans cette population représentent un problème majeur d'un point de vue sanitaire, social et économique. En outre, le taux de réadmission précoce est souvent utilisé comme indicateur de la qualité des soins.
Selon la littérature, le taux de réadmission varie en fonction de la population étudiée, de la zone géographique et des services examinés. Le rôle de la fragilité et, en particulier, de la sarcopénie dans les taux de réadmission précoces n'est actuellement pas clair.
L'objectif de cette revue systématique est de mettre à jour les données existantes sur ce sujet en identifiant les facteurs de risque des réadmissions précoces (30 et 90 jours) chez les patients gériatriques hospitalisés dans des unités médicales.
La recherche a été effectuée dans les bases de données MEDLINE, EMBASE et PsycINFO. Seules les études publiées au cours de la dernière décennie ont été retenues.
Trois reviseurs indépendants ont évalué l'inclusion potentielle des études, puis chaque étude a été évaluée indépendamment par deux reviseurs à l'aide des outils d'évaluation critique de l'Institut Joanna Briggs ; toute divergence a été résolue par le troisième reviseur. Les études qui incluaient des patients hospitalisés dans des services de chirurgie ont été exclues. Vingt-neuf études ont été incluses dans la revue.
Selon les résultats de notre étude, les facteurs de risque de réadmission précoce peuvent être classés en facteurs socio-économiques, facteurs liés aux caractéristiques de santé du patient, facteurs liés à l'utilisation du système de soins de santé et facteurs cliniques. Parmi ces facteurs de risque, ceux liés à la fragilité du patient jouent un rôle important, en particulier la malnutrition, la mobilité réduite, le risque de chute, la fatigue et la dépendance fonctionnelle.
Ce résultat est d'une importance capitale car ces conditions sont modifiables et doivent être prises en compte dans l'évaluation et le traitement des patients. L'identification précoce des patients présentant un risque élevé de réadmission précoce peut permettre des interventions ciblées en vue de la sortie.
Une prise en charge nutritionnelle attentive et une mobilisation précoce pendant l'hospitalisation sont donc des mesures peu coûteuses qui peuvent conduire à une réduction du taux de réadmission avec une amélioration significative de la qualité de vie des patients et une réduction des coûts de santé.
Au vu de l’hétérogénéité des études inclus dans cette revue, du fait que seulement un petit nombre a été effectuée dans un service de gériatrie aigue et du fait que les réadmissions n’ont pas toujours été relevées dans une manière uniforme, les auteurs estiment qu'il y a encore de la place pour d'autres études expérimentales avec des résultats clairs sur la réadmission précoce et non planifiée chez les patients hospitalisés en gériatrie aiguë.