Introduction :
Une baisse alarmante de la capacité aérobie, de l’activité physique et des capacités motrices chez les enfants en âge préscolaire a été remarquée depuis plusieurs décennies dans les pays développés1 (1– 4). Cette diminution de l’activité physique a été identifiée comme étant une des raisons les plus importantes de l’épidémie d’obésité pédiatrique. Pour faire face à cette problématique, les écoles et les crèches ont été identifiées comme étant des structures clé (5). Cependant, pour qu’un projet de promotion de l’activité physique en milieu scolaire soit efficace, atteindre le cadre familial de l’enfant est nécessaire. Ce travail de Master (TM) a été écrit dans le contexte d’une évaluation globale de la première version du projet de promotion du mouvement « Youp’là bouge à l’école ! »(YLBE !, lancé initalement dans les crèches). Nous allons analyser comment le projet a permis d’atteindre la famille dans différents domaines en lien avec le mouvement. Nous allons ensuite explorer cela en fonction des facteurs socio-économiques (niveau socio-économique, origine des parents).
Méthode :
Auto-questionnaires aux parents des 29 classes d’enfants ayant tous déjà participé au moins une année au programme (récoltés en janvier et en avril-mai 2015). Analyse descriptive des résultats et analyse d’associations entre les facteurs socio-économiques et ces résultats.
Résultats :
Le taux de réponse s’élève à 52.6% des questionnaires (256 sur 487). La grande majorité des parents répondants est sensilisée aux notions importantes concernant les bienfaits du mouvement. Une partie importante de ces parents reconnaît des changements chez leur enfant, en particulier dans ses capacités motrices mais seule une petite partie reconnaît un changement dans la famille. Toutefois, parmi les familles migrantes (p<0.001) et de bas niveau socio-économique (p<0.001), ils sont nettement plus nombreux. Sur la manière d’aller à l’école et la participation à des activités physiques extrascolaires, le projet a eu peu d’impact; y compris parmi les familles migrantes et de bas niveau socio-économique dont les enfants participent statistiquement moins aux activités physiques extrascolaires (p=0.001), (p<0.001).
Conclusion :
L’analyse réalisée permet de mettre en avant des pistes de réflexions pour le projet « YLBE ! » et pour de futures recherches. Il serait important d’explorer comment augmenter l’impact du projet sur les habitudes extra-scolaires de l’enfant et sa famille. Il serait également important de confirmer qu’au niveau des habitudes de la famille, ce projet a eu plus d’impact sur les familles de bas niveau-socio- économique et d’origine étrangère.